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Poésie par la fenêtre

22 avril 2012

Pas de poème


 

 P1010409

 

Pas de poème aujourd'hui

Car rien ne se présente

Elles passent sans un bruit

Les formes de la nuit

Sans un salut mes ombres

Passent sans un bruit

Dans le rêve parfois

On cherche où sont les voix

Les silhouettes amies

Pas un souffle sur la branche

La mer peinte à l'huile

Sur une barque de pêche

Bleu le ciel

Blancs les murs

Un tableau de Couliou

Pour le panorama

Je cherche le volume

Où trouver les réglages ?

- S'approcher du rivage

- Ramasser un bout de bois

- Ramasser un morceau de charbon

- Ecrire un mot pour celles

- Enfin, vous comprenez

- Rejeter à la mer la planche et le message

Un poème aujourd'hui

Porté par la mer d'huile

Un tableau de Couliou

Y flottent mes espoirs

Vienne le vent d'autan

Emporte le courant

Emporte le jusant

 

 

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22 avril 2012

Le fleuve

 

P1000888 

 

 

- L'enfant va retrouver la couleur des fruits

L'ennemi regagnera ses frontières

Pour que chacun morde dans le fruit

Nous planterons des arbres

 

Le monde guérira

Les greniers seront emplis de grains

Les femmes iront libres

Nous aurons sauvé la digue

Un jour, sur cette plaine

J'aurai oublié même le fardeau des ombres

 

Depuis notre colline

Nous contemplerons la mer apaisée

Le moindre ruisseau rejoindra la rivière

Chaque maison aura son olivier

 

- Je pense à mon aïeul

Je pense à mon père

Je pense aux gens simples qui montraient le futur

 

Regarde, fils, comme ils savaient

Regarde la plaine couverte d'amandiers

 

- Je vois les amandiers

Je vois l'enfant jouer

L'air s'emplit de parfums

Et la couleur des fruits !

Ne lâche pas main

Qui sont ces gens qui viennent

Sur le Manzanarès ?

20 avril 2012

Les couleurs vives


P1010070 Gargouille, à Gargilesse 

 

Quand j'aurai fermé ma maison

Toutes les maisons de cette rue seront fermées

Femmes qui dénouez les fleurs en bouquet

Regardez vers la fenêtre, à travers les volets

Le camion de lait passe dans la nuit

Il passe depuis toujours, à la même heure

Quand j'aurai fermé ma maison

Tous les enfants de la rue, avec raison

plieront leur petit drap

Comme ils sont sages !

Ils attendront le matin

Ils attendront la journée

Soucieux de ne pas faire de bruit

La tourmente prendra possession des lieux

C'est ainsi, à chaque automne

Cette fois nous n'aurons pas connu de douce saison

Les petites villes grises perdues sur les collines

Patientent.

Les visites ne viennent plus guère

Le camion de lait remonte vers Limoges

Il est midi

Au Mexique, la mort choisit les plus vives couleurs

Cent mille corneilles en témoignent

Autour des ossuaires, cela se murmure

Il vaut mieux finir ici

Laissons la clef dans la serrure

Pour ceux qui viendront.



© JPR G. avril 2012

 

 

 

 


 

 

16 avril 2012

Eléonore au ballon rose

17 mars 2012

L’esprit des paysages


Mur Gallois 

 L’esprit des paysages revient au voyageur

C’est un souvenir d’été sans ses lunettes noires

Le grain de sable porté par le vent dans la salade

Les dents serrées à Bray Dunes

L’acier pour Hambourg, les grues grincent d’impatience

A Göttingen, votre sourire, madame

J’embrasse Lise la gardeuse d’oies


L’esprit des paysages s’en va le long des voies

Chartres, le pain gonflé dans la besace

Alain-Fournier, Péguy au chemin solitaire

Souvenir d’Allemagne sur la route des vins

Souvenir de la France, étoiles à Nuits-Saint-Georges

La houle de nuit sur les vignes à l’éclair

Etre, à l’étincelle près, parcouru de courant

Et filer sur le rail, emporté par le train

Au bord de la rivière héler les passagers


L’esprit des paysages vogue dans les mémoires

Du Rhin, de Moselle, de Garonne

Civelles en friture, perches sur leur légume

Aussi, la Belle Loire, la sterne pierregarin

Réjoui des oiseaux et des crottes de mouette


L’esprit des paysages  mémoire d'un ami

Silhouette en reflet aux vitres de l’auto

En Creuse sur les mares

Sur les pages, dans les mots

La brise, la vague, le vol des échassiers

Ont remonté l’étang


J’ai vu les meules dans le champ et couché sur la paille

Un nuage, un pays, un nuage, un pays

Saoulé par le voyage, revenir à l’esprit.  




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16 mars 2012

Paroles Tout, n'est rien

 

Tout cela, tout n'est rien

Même les rires les cerfs volants

Même les vagues les jeux d'enfants

Le couchant

Tout cela tout n'est rien

 La bruyère, le tour de l'île

Remonter contre le vent

Contre le temps

Même d'entendre à la radio

Cap au Nord face au Corbeau

Marie-Jeanne-Gabrielle

Oh, le Skewell!

 

Tout cela. Tout, n'est rien

Même de faire des ronds ballots

Sur le sable à marée basse

Au fond des tasses

Tout cela tout n'est rien

Même de jongler tout seul

Faire des ronds dans la fumée

Avec sa bouée

 

Même de jongler tout seul

Sans pouvoir attraper

Les grains dans les yeux

qui volent et qui piquent

 

Même de jongler tout seul

Sans pouvoir se cacher

Sans pouvoir se garder

de l'air qui pique

 

Tourner les roues

Du moulin à marée

Planter ses aiguilles dans le nez`des années

Voir revenir

Toutes les barques échouées

 

Tout cela, tout n'est rien

Même une fête étrange

Dans un roman ancien

Tout cela . Tout, n'est rien

Même des amours cachées

dans un roman ancien

 

Même les amours cachées

Quel que soit le décor

Mais le décor c'est mon île

C'est ton île

Même les amours cachées

Lever la voile, oh, le Skewell!

Ma barque au loin

De l'Ile-d'Elle

Tout cela, tout n'est rien

Sauf un baiser donné

Sur ta bouche le vent salé

Un baiser. 

16 mars 2012

Ceux qui s'attardent (2)


Dolgellau 

 

Ceux qui s'attardent ici s'attardent sans raison

Le vent sur les trottoirs emporte des pianos

Ils restent ceux qui s'attardent, les soutiers du bistro

Ils sont ceux qui fredonnent mais n'ont pas la chanson

 

Les hérons de passage, les voiliers payent au bar

Le trait sur la bouteille c'est pour des habitués

La chanteuse a posé son blues sur le billard

Son coeur qui fait comptoir près des joueurs de dés

 

Trois six en une main, les as en bataillon

Plus aucun ne s'espère au lit de la divette

Ils s'attardent car personne n'attend à la maison

S'accrochent vent debout à pomper la buvette

 

Sois libre de ta cage leur souffle la chanson

Ceux qui s'attardent ici, choisissent leur prison

Il y a ceux qui se rêvent de Montréal à Brandon

Se jettent à la mer, sans quitter le bouchon

 

Ceux qui s'attardent encore comme moi sans raison

Savent bien que les hommes sont seuls chaque nuit

On n' parle jamais si vrai qu'à parler au patron

Mais il tourne le dos, le taulier est seul aussi

 

Ecoute la chanteuse le vin sur les coteaux

Mon copain mon painco écoute la chanson

Il n'y a plus de naufrage au fond des caniveaux

C'est la faute à personne c'est la vie qui a raison

 

Ceux qui s'attardent ici s'attardent sans passion

Le vent sur les trottoirs emporte leurs pianos

La chanteuse rentre au bras du plus beau des hérons

Le vent sur le trottoir emporte son piano

 

                                                                 JPR © G. le 21 avril 2012   

16 mars 2012

D’où les gens viennent…


P1000400 - Version 2 

Je parle des naufragés

Nageant  sur les récifs

Là-bas qu’on réchauffa

Aux plages de Ténérife

Partir n’est pas un choix

Mourir ou s’évader

La vague après la vague

 

 Revoici les convois

La foule à l’abandon

Des femmes que l’on menace

Au Sud d’El -Alouina

Là-bas les jours de plomb 

Peut-on boire aux terrasses

Quand brûlent les horizons?

 

Voir sur les barbelés

Des lambeaux de chemise

Bonnets, cheveux et gants

Cette frontière qu’on le dise

Là-bas devant Ceuta

C’est la ligne du sang

Et l’on croit aux Pietas !

 

Dites-moi d’où les gens viennent

Mais surtout comment ils vont

Ca les regarde où ils iront

S’ils vont

Pas de blé sans racine

Toute la Terre que l’on jardine

Pas d’enfant en exil

A Belleville

 

 Toi mon frère Africain

En marche vers l’Europe

Ici chaque matin

L’œil des distraits des myopes

Ignore la vie qu’on vole

On traque les clandestins

Jusque dans les écoles

 

Ou comme bêtes de somme

Triés selon leurs gènes

Sinon tombés du toit

Ou noyés dans la Seine

La conscience au tiroir

Le retour de l’Histoire

Tant pis si c’est un Homme

 

En notre nom voisin

Vois bien où l’on s’égare

La rafle chaque matin

La rafle dans les gares

Mon prochain sur la liste

Qui ne dit mot soutient

Qui n’admet pas résiste !

 

Dites-moi d’où les gens viennent

Mais surtout comment ils vont

Ca les regarde où ils iront

S’ils vont

Pas de blé sans racine

Toute la Terre que l’on jardine

Pas d’enfant en exil

A Belleville

 

16 mars 2012

Horizons


 DSC04717

 

Le plus sage encore

Ne se réclamer jamais de rien

Toute appartenance

Est une soumission

Les mots que vous reconnaissez

Ce qui vous agace

Ce qui peut vous émouvoir

Nous le partageons

 

Le poème éphémère capte

- Si peu -

La trace du jour

Ce qui s'imprègne et pèse

Ce qui libère

La somme des jours

L'aurore

le chant crépusculaire

L'exploration

 

J'ai posé un jalon

Face à la Baltique

Une balise en Espagne

Dans la poche de mes amis

En partance quelques vivres

Dans notre rencontre des espoirs

Tout ceci voyage, se parle

 

Avant le lever du jour

J'entendais déjà vos voix chuchoter

Derrière les horizons

16 mars 2012

Angle du jour


P1010317 

 

A l’angle de ce jour, aux reflet des vitrines

Ce pourrait être fin de voyage

Ou rebond sur la vie

J’ai aperçu mon ombre

Et l’ombre qu’elle était hier

Reviendras-tu bientôt ma belle nostalgie

Avant qu’une onde marine

M’emporte au temps d’après

Avant qu’une vague referme

Le sourire que toujours

Ton sourire déclenchait

A l’angle de ce jour, les fleurs avaient trop chaud

C’était leur fin de parcours dans la fin de l’été

J’ai reconnu ton nom gravé sur un banc

Par un gamin glacé

Rage du couteau et de la solitude

Les pétales restent au bouquet mais leurs couleurs

Grisaillent.

 

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