Somme
Je salue bien mes morts
La force-tristesse soit dépassée
Je vous salue, mortes amies
Absentes régulières qui me tenez debout
Vous, mes compagnons présents
A l’abri en toute chose que caresse l’esprit
Un instant
Vous qui me reliez aux mondes
Sur les fleuves au soir, par un arbre en vous enraciné
Par ces fleurs renaissantes
Par la moindre lumière pourvu qu’elle se reflète
Par le chat qui attend assis devant ma porte
J’emprunte des chemins un sourire, un bâton
Le pas de la campagne le caillou juste et clair
Sous le pied la marche la mémoire
Je salue bien mes morts
Joie des trépassés chaque jour éphémère
Le vif porte ses ombres, légères
Tout ce qui vit, vole, vibre, même la pierre
Porte le vivant et le poète ouvre le temps.
Nous sommes.
© jpr 1er novembre 2012