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Poésie par la fenêtre
17 février 2013

Parenthèse

 

 

 

Comme je tirais les volets, j’ai reconnu le jeune S., toujours élégant et sempiternellement  désuet dans son trousse-pet gris-bleu.
Ce garçon est devenu depuis peu croque-mort aux Pompes,  sur le boulevard.
Il attendait son ami devant chez nous, lequel urinait dans les massifs municipaux. Trop de passants profitent ainsi, je le déplore, de nos espaces fleuris.
Le corbeau et moi nous entreregardions.
Les qualités d’observation progressent vite dans cette profession.
Mon réel sentiment est qu’il me toisait.
Lorsqu’il a traversé la rue, droit sur notre porte, je me suis vu allongé parmi les fleurs.
Je me suis vu, selon l’art et l’humeur de ce jeune monsieur, tour à tour souriant, sérieux, la mine sévère ou affublé d’une grimace (aux obsèques d’une proche défunte j’ai déjà remarqué un tel phénomène).
Alors qu’il atteignait la grille son ami le héla. Tandis qu’ils s’éloignaient vers notre petite rue de la Soif, je me sortis en pensée de la sinistre position où je m’étais un instant projeté.
La vie donc prenait un nouvel élan. L’ennui pouvait remonter son métronome. 

 

 

© jpr 16 février 2013

 

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