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Poésie par la fenêtre
blog poesie
7 février 2013

J’entre au musée de la poésie

 

 

 

J’entre au musée de la poésie
Entouré par des silences, des envolées
J’entre au musée de la poésie
Du joli monde se presse pour entendre
Belles paroles, saines paroles, paroles lyriques
Plusieurs poètes exposent leur foie, leur barbe
Ils présentent leurs plaies à des messieurs replets.
J’aperçois et je crois reconnaître un type à mégot et casquette
Un autre avec une jolie trompette
-       Viens on se tire, dit le premier
L’autre avec un grand sourire le suit, l’air de celui qui vient de se faire engueuler
et qui en est ravi
-       Eh, les gars – je fais – eh, les gars, je peux rentrer ?
-       Tu peux, mais es-tu certain de le vouloir ? Dans les musées, il faut baisser la voix…
J’ai déjà entendu cet accent là. Sur la place devant le musée, il y a la foule du dimanche qui défile, qui jongle et fait des pirouettes et des enfants bien sûr avec leurs doigts dans le nez. Ils font des grimaces par la fenêtre du musée.
J’aime la fanfare, j’aime l’odeur des chichis, manger avec les doigts la vie.

 

 

© jpr 07 janvier 2013

 

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3 février 2013

Haxo station

 

 

 

 

Poète les bras en croix
Sur la ligne des Fêtes
A la station Haxo
Petits comptes petits jours
Petits aller-retour
Paris-Brest chaque semaine
Paris-Brestov tous les mois
Paris Brest-Litovsk  si l’on veut
Terre-Lune, Terre-Lune
Dix années sur la ligne trois
Moineau perché sur un bord de fontaine
S’étonne s’il fait froid

 

 

© jpr 03 février 2013

28 janvier 2013

Regard un seul

 

 

 

Un seul regard un seul
Je cherche un seul regard
Emoi
Un seul émoi un seul
Je cherche un seul émoi
Sourire
Un seul sourire un seul
Je cherche un seul sourire
Reflet
Un seul reflet un seul
Je cherche un seul reflet
Murmure
Un seul murmure un seul
Je guette un seul murmure

En vain. En vain. 

Tant pis je reprendrai le train.

Demain. 

 

25 janvier 2013

Taureaux du temps

Aujourd’hui

J’avais un quart d’heure de retard sur la foule c’est arrivé à La Motte-Piquet-Grenelle un flot considérable bruits de pas bruit de pas pressés de plus en plus pressés et moi je ne savais pas savais pas à pas le bruit des pas annonce la foule en flot déversé dans l’ignorance du goutte-à-goutte d’humain en face des pas de femmes des pas d'employés de collégiens de maris peut-être qui sait devenus marche tout droit dans les couloirs du métro attention il y a l’escalier cent douze marches je les ai comptées moi la foule s’engouffre dans le gouffre des marches et tout seul je ne parviens pas à remonter bonjour monsieur, bonjour monsieur, monsieur monsieur et vous bonjour monsieur, madame, jeune homme, mademoiselle bonjour j’ai connu un ami Jean à la gare il disait bonjour à tout le monde au contrôleur sur le quai c’est bien Jean bonjour à tous si je crie répondront-ils bonjour Jean-Paul alors ces champignons on a tu en as en as-tu trouvé sur la pelouse où pousse déjà un arbre sur le trottoir loin là-haut du métro très loin un quart d’heure sur la foule de retard change tout ils sont passés l’heure de pointe est passée il ne reste que rien du tout une petite fille avec un cartable rien avec des écouteurs un jeune homme accroupi et une pancarte j’ai faim c’est vrai il a faim c’est écrit tous les panneaux j’ai peur j’ai froid on ne les voit pas je veux de l’amour je vais me jeter sous le train je vais rentrer dans la maison vide je vais faire un crochet avant de rentrer elle ne saura rien tous les panneaux j’ai envie de pisser je ne suis pas d’ici si tout le monde s’assoit avec son panneau qu’est-ce qu’on donnera une pièce je donne car le panneau j’ai faim c’est grave tellement grave tandis que les autres on ne les voit pas ils ne disent rien la petite fille poursuit son chemin vers l’école et le bout de la rue et les crottes de chien deviendra-t-elle une championne en ski entre les piquets plus tard ou ira-t-elle tout droit merde je ne sais pas c’est ma station ma station on en sort par le tourniquet la porte tambour en barres de fer on ne peut pas faire un tour complet sinon on est découpé en tranches de trente centimètres trop épais pour le pain, trop fin pour rester en vie ce n’est jamais une bonne idée d’avoir quinze minutes de retard sur la foule quand on vient en face et que le temps lache sur elle ses taureaux dans les rues du métro noirs les taureaux derrière la foule qui me bouscule arrache le panneau et jaillit sous les roues de la ligne quatorze automatique signal sonore en ré ou en si je ne sais plus je ne sais pas plus un pas plus de

foule

aujourd’hui

18 janvier 2013

Ainsi fonte

Les modestes flocons qui tombent ici
Tontaine tonton
N'ont rien en commun avec ceux qui tombent
A Fransèches
Turlututaine
Là-bas, leur coeur gros comme des pêches
Fond lentement sur les routes
Tontaine tonton
Et donne à voir du soleil rouge
Quand rien ne bouge sur les étangs
Turlututan
Tandis qu'ici la neige tombe chétive
On ne s'affale qu'à regret sur le trottoir
Taratatar
Ce n'est pas mon meilleur poème
Mais c'est celui que j'aime
En remontant mes bas de pantalon
Entre Madeleine et Charenton

Turlututon

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8 janvier 2013

Crise ferrée

 

 

 

L'absurde a donc ses couloirs ferrés
De vieux modèles composent avec la crise. J'en suis.
Je la connais depuis trente ans
Et qu'elle nous mène à sa guise, non!
D'ailleurs personne ne simule
Le même monde sommeille sur les banquettes
Mais on ne fume plus et pas un ne lit le journal.

 

 

jpr 09 janvier 2013

7 janvier 2013

passage banal

Le voyageur cherche la place de son coeur
La confidence dépasse le banal
Il risque d'avoir mal si l'affaire est intime
Deux à deux, pour fuir la journée
Ils échangent leurs préoccupations
Mais se préoccupent de n'en rien dire et de n'en rien savoir
Multipliés par millions, les chuchotis consternent un ciel déjà gris
Direction Paris, le train passe au ralenti
Gare de Partenia
Les employés mains croisées,sur leurs serments la tête basse
Ecoutent passer la rame
Figurent nos obsèques
Nous sommes leur drame, ils pourront raconter

 

jpr 07 janvier 2012

 

 

6 janvier 2013

Ligne noire, mélodique

 

 

 

Mais non, rien de plus, rien de moins
Changement de décor
Le poème ne sauvera pas le quai du vide
Un dernier effort très directement inutile
L’agent de gare me fait signe
Sonnerie, lumière rouge
Le train est parti
Cette histoire avec lui
Les gens comme moi écoutent
Shine on you crazy diamond
J’accepte les papiers gras, l’odeur du désinfectant

J’accepte l’étincelle électrique
Même le sourire de l’agent
J’accepte la foule de la gare
Shine on you crazy diamond
Que mon double voyageur joue sa mélodie sur une stratocaster noire

Je vous reverrai
J’entends un accord de ville et de départ.

 

 

© jpr 06 janvier 2012

3 janvier 2013

Fragments (1)

Etirez la page en tous sens
Où le poème d’hier est-il passé ?
Je l’ai recyclé par fragmentation
Ces yeux là dans une liasse de photos
Ce sourire dans un coin d’orage
Cette main dans la mienne
Tout le reste balancé sur la route
Je retiendrai quelques vers faciles
Ils restent à écrire

 

 

© jpr 03 janvier 2013

1 janvier 2013

Résolutions

Heureuse année des sages décisions
Qu'avons-nous fait des autres
Nous qui étions si décidés à ne rien céder
Heureuse année, résolue 
Je la vois sur l'estran, imagine les mouettes
Je la vois dans la forêt, imagine mai et octobre
Je la vois à votre table, à la mienne, imagine nos rires
Heureuse année pour se retrouver
Te retrouveras-tu? Seras-tu toi-même?
Qui sauras si tu te perds d'ailleurs pourquoi te perdrais-tu? 
Heureuse année, exigeante
Laissons courir le temps mais pensons à le marquer d'encoches
Tant de poèmes, tant de mots, tant d'amis rares. 

 

© jpr 1er janvier 2013

 

 

 

 

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