J’entre au musée de la poésie
J’entre au musée de la poésie
Entouré par des silences, des envolées
J’entre au musée de la poésie
Du joli monde se presse pour entendre
Belles paroles, saines paroles, paroles lyriques
Plusieurs poètes exposent leur foie, leur barbe
Ils présentent leurs plaies à des messieurs replets.
J’aperçois et je crois reconnaître un type à mégot et casquette
Un autre avec une jolie trompette
- Viens on se tire, dit le premier
L’autre avec un grand sourire le suit, l’air de celui qui vient de se faire engueuler
et qui en est ravi
- Eh, les gars – je fais – eh, les gars, je peux rentrer ?
- Tu peux, mais es-tu certain de le vouloir ? Dans les musées, il faut baisser la voix…
J’ai déjà entendu cet accent là. Sur la place devant le musée, il y a la foule du dimanche qui défile, qui jongle et fait des pirouettes et des enfants bien sûr avec leurs doigts dans le nez. Ils font des grimaces par la fenêtre du musée.
J’aime la fanfare, j’aime l’odeur des chichis, manger avec les doigts la vie.
© jpr 07 janvier 2013