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Poésie par la fenêtre
25 janvier 2013

Taureaux du temps

Aujourd’hui

J’avais un quart d’heure de retard sur la foule c’est arrivé à La Motte-Piquet-Grenelle un flot considérable bruits de pas bruit de pas pressés de plus en plus pressés et moi je ne savais pas savais pas à pas le bruit des pas annonce la foule en flot déversé dans l’ignorance du goutte-à-goutte d’humain en face des pas de femmes des pas d'employés de collégiens de maris peut-être qui sait devenus marche tout droit dans les couloirs du métro attention il y a l’escalier cent douze marches je les ai comptées moi la foule s’engouffre dans le gouffre des marches et tout seul je ne parviens pas à remonter bonjour monsieur, bonjour monsieur, monsieur monsieur et vous bonjour monsieur, madame, jeune homme, mademoiselle bonjour j’ai connu un ami Jean à la gare il disait bonjour à tout le monde au contrôleur sur le quai c’est bien Jean bonjour à tous si je crie répondront-ils bonjour Jean-Paul alors ces champignons on a tu en as en as-tu trouvé sur la pelouse où pousse déjà un arbre sur le trottoir loin là-haut du métro très loin un quart d’heure sur la foule de retard change tout ils sont passés l’heure de pointe est passée il ne reste que rien du tout une petite fille avec un cartable rien avec des écouteurs un jeune homme accroupi et une pancarte j’ai faim c’est vrai il a faim c’est écrit tous les panneaux j’ai peur j’ai froid on ne les voit pas je veux de l’amour je vais me jeter sous le train je vais rentrer dans la maison vide je vais faire un crochet avant de rentrer elle ne saura rien tous les panneaux j’ai envie de pisser je ne suis pas d’ici si tout le monde s’assoit avec son panneau qu’est-ce qu’on donnera une pièce je donne car le panneau j’ai faim c’est grave tellement grave tandis que les autres on ne les voit pas ils ne disent rien la petite fille poursuit son chemin vers l’école et le bout de la rue et les crottes de chien deviendra-t-elle une championne en ski entre les piquets plus tard ou ira-t-elle tout droit merde je ne sais pas c’est ma station ma station on en sort par le tourniquet la porte tambour en barres de fer on ne peut pas faire un tour complet sinon on est découpé en tranches de trente centimètres trop épais pour le pain, trop fin pour rester en vie ce n’est jamais une bonne idée d’avoir quinze minutes de retard sur la foule quand on vient en face et que le temps lache sur elle ses taureaux dans les rues du métro noirs les taureaux derrière la foule qui me bouscule arrache le panneau et jaillit sous les roues de la ligne quatorze automatique signal sonore en ré ou en si je ne sais plus je ne sais pas plus un pas plus de

foule

aujourd’hui

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Commentaires
C
aoufff...
R
Un pavé de poésie<br /> <br /> qui vaut son pesant de subversif<br /> <br /> à balancer<br /> <br /> à voix haute<br /> <br /> <br /> <br /> Aïe<br /> <br /> ça arrache<br /> <br /> et ça ébranle<br /> <br /> la foule des lendemains
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