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Poésie par la fenêtre
blog poesie
4 décembre 2012

Passage de qui sommeille

 

 

 

Ce que tu as à dire
Toi qui  captures le ciel à travers les racines
Sans regret vraiment je présume
Moins que nous c‘est certain
Ce que tu as à dire encore me plaît et je l’écoute
Nous le rire et le vin et ta venue nous manquent
Toi tu as fait le tour et tu connais
Toi parmi les absents, je guette tes pas, je te cherche
Au milieu des foules et dans la solitude
Une phrase, un mot, un accent soudain
Je te cherche, je me cherche près de toi
Parfois la musique me renvoie une note précise
Une note suffit c’est ta voix
Une note, un fil, un trait, une silhouette
Te voici devant la porte qui racle un peu le sol
Entre et prends-moi dans tes bras
Redonne une forme au temps, toujours semblable désormais

 

 

 

 

 

© jpr 4 décembre 2012

 

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3 décembre 2012

Cerné

 

 

Quel est l’itinéraire le plus rapide
Pour se rendre ?
A qui pourrais-je me rendre ?
Entre Saint Lazare et Cluny
Millions de pas perdus
A Châtelet, une pluie acide et tendue
Comme être regardé par la foule
Dans une vitrine de Noël

 

 

© jpr 03 décembre

2 décembre 2012

Encore incube

 

 

La nuit, je pense à vos nuits
Mais vous pensez-vous à vous-même ?
A vous pensez-vous ?
Contre votre joue posez-vous votre main douce ?
Posez-vous votre main sur vous ?
La nuit, je murmure le long des lignes du parfum
Votre nom la nuit succombe
C’est un soupir contre les voiles
Le Sud souffle à la fenêtre
Silence la chambre sombre
J’entends aussi que l’on ronronne
Ou c’est le chat
Ou c’est un rêve bien à vous

 

 

 

© jpr 2 décembre 2012

30 novembre 2012

Trois minutes, oui

L’immortalité ?
Ah, non, je n’y suis pas prêt
Trois minutes, oui
L’une pour saisir l’urgence dans un pot de crayons
Pour courir les yeux fermés à la fontaine de Mazeirat
Pour passer vous voir et vous trouver à table
Cette première minute à vous dire la lueur, les routes mouillées
À retrouver ton portrait et donc ton sourire
À reprendre notre conversation

L’immortalité, je n’y suis pas prêt
La seconde minute
Indolente suspendue dans la canopée
Elle emprunte soudain le contour des vallées
Elle voit au loin la montagne d'Ecosse, nos marches lentes
Elle voit l’eau des lacs
Elle arrive en Italie par le Mont-Cenis
Sa luge nous porte au-dessus de Venise, vers Parme
Elle nous dépose devant l’Alma Mater, à Bologne

L’immortalité, je n’y suis pas
La dernière minute sans me retourner
Riche des pages lues, des pages blanches
Riche des amours, riche des mots tendres
Riche d’un baiser sur ta tempe
La dernière minute, l’entrée du train en gare
Les amants sur le quai, les souffles retrouvés
Avant, juste avant que leurs bras se referment

L’immortalité
Trois secondes encore, oui. 

29 novembre 2012

La vague, heureusement

 

 

 

Heureusement il y a la vague
Vois-tu la tienne, sur quel rivage ?
Depuis qu’enfant les lèvres bleues au froid d’été
Tu reviens vers la plage
Et grelottes par le bonheur
Et grelottes par le petit effroi du sable, des galets des coquillages
Retirés par la mer entre tes doigts de pied


Heureusement il y a la forêt
Vois-tu la tienne, quel paysage ?
Depuis qu’enfant tu t’y caches
Et te réchauffes par le bonheur des souffles tièdes
Et te réchauffes par le petit effroi d’être  deux
Seulement deux


Heureusement il  y a la neige
Vois-tu la tienne, comprends-tu ce passage ?
Depuis qu’enfant tu la retiens les gants mouillés
Elle se réchauffe et puis t’échappe


Heureusement, il y a la roche
Vois-tu la tienne plus loin que l’âge ?
Ce qui grelotte, ce qui réchauffe ?
Ce qui se cache, ce qui comprend ?
Ce qui s’en va et restera ?

 

 

© jpr 29 novembre 2012

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28 novembre 2012

Pince à mots

Serait la pince à mots
Serait la machine à résoudre le monde en couleurs
Voici saisis mes compagnons de voyage
Figurines désormais sur leurs banquettes
Ombres que colorent les encres
Ennui en pâte d'acier
Désespoir carrelé avec ses enduits aux mouillures de trottoir
Echappée du Gris
 Ma voisine aux ongles peints
Souffles d'aurore sur mer calme
La colorent aux bonnes places
Sa pensée ses lèvres et ses conquêtes
Elle a de ces miroirs pour se reconnaître
Et suivre mon regard trop précis sur ses nuances rousses

 

 

 

 

24 novembre 2012

Le chat absolu

 

 

 

 

A part ses plaques d’alopécie
Mon chat n’a pas bougé
Sur la cheminée il sommeille
Dans le fauteuil de père
Avec sa collection de journaux
Je peux tenir encore plus de dix ans  
Le chat et son reflet
Whatever will be, will be
Ses chansons préférées sont aussi les miennes
Quel temps dites-vous
La neige tombe sur la petite sirène
La neige tombe aussi sur la Tour Eiffel
Et sur Blanche neige
Le temps ne passe pas
Que sera sera
Oh Doris Day pour les petits garçons !

 

 

 

 

© jpr 24 novembre 2012

 

23 novembre 2012

Les pauvres précipices

 

 

Poète de salon creusait sous ses petons
De pauvres précipices
Pas de desseins assez nobles
Pas de seins hardis assez hauts perchés
Pas d’expérience défendue ni même inédite
Modeste quotidien
Et courir se pendre lorsqu’il fait bleu ?
Poète de salon reprit ses mots croisés
Très froid quand il est absolu
Mon chat mort qui tend vers l’immobile

Complet enfin de la naissance à couic
Mon chat absolu
Et caressait sans fin la bête dépoilée
Très froid en effet
Un œil vers la nuée
L’autre qui vous ausculte.

 

 

 

© jpr 23 novembre 2012

22 novembre 2012

Précision

                        

 

 

 

 

Je reviens à moi chaque matin couvert de cendres
Est-ce la maladie du peintre ?
Est-ce sa récompense ?
Je reviens avec un compas,une loupe 
Je reviens avec des outils de coupe
Ce qui était diffus se précise
Ce qui était profus est unité
Je reviens à moi avec des angles, des coins, des lignes
Le métro aérien traverse la Seine et pénètre Austerlitz
Les passagers s’ignorent et se recherchent
Mais les formes contiennent tous ces fragments de peur, de désir
La vie entière qu’un battement de cil enferme
Impossible désormais de dessiner le monde
Sans y voir toujours l'homme passer
Avec ses incendies

 

 

 

© jpr 22 novembre 2012

 

 

 

21 novembre 2012

Voici.

 

 

 

              Il a des poèmes, de la monnaie dans les poches
              Des rondelles de huit, des bouts de ficelle
              Il a des poèmes, un couteau de Pradel
              Il a tout le bordel qu’on lui a mis
              Il arrive bientôt au bout de sa peine
              A balancer du lest, à rompre, à s’interrompre
              A trier le bon grain pour s’élever enfin

              Il a des poèmes, des chrysanthèmes
              Des souvenirs de nicotine
              Tout ce qu’il faut pour caler les tables
              Pour boucher un peu les fuites
              Un clou pour la photo des mariages
              Et des ombres

              C’est un vélo ancien avec de vieilles sacoches
              Ton copain de mal aux cheveux
              Le voyageur d’en face et qui t’aime

              Il suit ses poèmes comme ils suivent le chemin
              Jusqu’au prochain carrefour et jamais plus loin

              Voici le bord du monde

 

 

 

 

© jpr 21 novembre 2012

 

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