Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Poésie par la fenêtre
blog poesie
15 décembre 2012

Les feux hors-la-loi

 

 

 

 

 

Etre né avant les lois
Lire sans alphabet
Faire la trace
Se réunir secrètement autour d’une flambée
Car j’apprends ce matin
L’interdiction prochaine
Des feux de cheminée

 

 

 

On peut donner son avis jusqu'au 10 janvier...

Courrier de Mantes. Mercredi 12 décembre 2012. P.8. Enquête publique sur le plan de protection de l'atmosphère,  consultable en ligne sur le site internet de la DRIEE Ile de France (p11)

Mesure réglementaire 3 : limiter les émissions de particules dues aux équipements individuels de combustion 
du bois
Mesures applicables à la zone sensible
L’utilisation des foyers ouverts est interdite, même en cas de chauffage d’appoint ou de flambée d’agrément.
Tout  nouvel  équipement  de  combustion  du  bois  installé  doit  être  performant  (équivalent  au  label  Flamme 
Verte 5 étoiles).
Les  renouvellements  d’installations  existantes  et  les  installations  d’inserts  dans  des  foyers  ouverts  existants 
sont autorisés et même encouragés, dès lors que les appareils installés sont performants.
Pour le reste de l’Ile‐de‐France, ces dispositions constituent des recommandations.
Mesures applicables à Paris
La combustion individuelle du bois est interdite.

http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/enquete-publique-a1160.html

 

 

 

 

Publicité
Publicité
14 décembre 2012

Fable sans animaux

C’est une fable sans animaux, rien que des hommes déguisés
Certains prennent les habits les plus cossus, de lion, de loup, de vieux hibou
Ils laissent aux autres les peaux de mouton et ceux-ci, dont je suis, s’en font des pompons, des ponchos, et ce qu’il y a de chaud. Dans mon pays, ils tricotent ensemble, de belles laines pour habiller le monde. Voilà.
J’avais ainsi une vieille brebis près de moi dans le métro, très heureuse ma foi.
-       Mais, si mes petits vont bien, si j’ai du boulot et du temps pour moi, ça va, ça va…
Un renard, passant par là, avec une haleine de chacal, lui demanda :
-       Vieille brebis, tu es bien sûre de ton bonheur?
-       Mais oui, répondit l’ouaille, pourquoi ?
Le renard lui souffla quelques mots à l’oreille. Aussitôt, la brebis se mit à trembler :
-       Ah bon, tu es sûr ?
-       Certain, dit le renard…et il passa à la brebis suivante
A la fin de sa journée, le renard eut l’air satisfait, la plupart des brebis se plaignaient.
Je lui demandai ce qui pouvait bien rendre soudain si tristes agnelles et vacives.
-       Ecoute, répondit le renard. Et il me versa son discours sur les trompes d’eustache
-       Mais c’est faux, lui fis-je aussitôt.
-       Qu’importe, qu’importe.  J’existe - fit le goupil.
C’est une fable sans animaux, rien que des hommes déguisés. Rien que des hommes.
L’ennui, dans ce pauvre apologue, c’est qu’il n’y a pas de morale. Le renard est peut-être parmi les meilleurs. Que dire de la murène,  du chat errant, du vieux bouc?

Le renard me l'a dit, lorsque je serai rééduqué, je verrai ceci tout autrement. Mais oui. 

 

13 décembre 2012

Je préfère la valse

 

 

 

 

 

Je préfère te quitter sur une valse
Sur la route sous la pluie
Je préfère la valse
Chemins creux, de bocage en caillou
Maintenant je préfère la valse
Découper dans l’image un nuage perdu
A cinq heures au-dessus du village
Et le cri  d’un oiseau entre chien et fumée
Entre nous, je préfère la valse
Rien de simple, au départ, se quitter c’est un art
Trop de ponts, trop de pierres, trop de fleurs
Trop de maisons ouvertes
Je pourrais te quitter par un mot, une lettre
Je préfère la valse
Au-dessus du pays parmi les froids, le Nord
Je reviendrai danser
Au-dessus de la Gartempe, à Saint-Victor
Au plus creux des forêts, à la pierre qui tremble
Je reviendrai danser
Rien ne bouge, rien ne dit
Un matin de décembre, rien ne tremble
Ce sont de vieux pays
Aujourd’hui on se quitte trop vite
Pas le temps d’observer notre petite peine
Se perdre dans le bocage
J’y étais, n’y suis plus
Je préfère la valse…

 

 

 

 

© jpr 13 décembre 2012

 

12 décembre 2012

Les seules maisons vides

 

 

 

Les seules maisons vides sont des maisons neuves
Le long des lignes, elles poussent sans histoire
Un immeuble ôte désormais sa couleur à la ville
La maman de l’architecte s’est flinguée le caisson, dit-on
Enfin, je le dis
Les maisons vides tournent le dos au temps
Demande-toi un peu ce que tu fais-là, carcasse
On ferme les quartiers d’une barrière
Où sont nos brins d’herbe, où sont nos bagnoles pouraves
Où sont les fâcheries d’avant l’apéro, où sont les retrouvailles ?
Les maisons vides se livrent clé en main à la sortie du catalogue
Ce n’est pas mon problème. D’ailleurs qu’est-ce qui fait problème ?
De quoi parle-t-on ?

 

 

© jpr 12 décembre 2012

11 décembre 2012

Au froid

 

 

 

La poésie du silence ne résiste pas au froid
Ce qui se passe dehors nous regarde
Et nous ne regardons pas
Noël, c’est une vieille dame qui nourrit les oiseaux
Celui-ci n’aura rien
Il scrute l'horizon  à travers les ponts, il voit la Seine à travers la vieille 
Il observe à travers le gel un vieux rêve de café chaud
Noël, c’est un jour en duvet sale
Pourtant pourtant les gens sont charmants
Je me souviens près d’Austerlitz, une couverture, une forme allongée
Quelqu’un sur un papier avait posé deux  croissants
Noël résonne des pas sur le trottoir, des portes claquées
Il résonne des couloirs fermés et du dernier métro
Noël, c’est un jour sans promesse sans parole
Ce qui clignote en bleu à hauteur de passant
Même pas un regard, pas même une petite troupe
Tandis que l’on t’emporte
Forme humaine, froide d’un bloc et restent les croissants.

 

 

© jpr 11 décembre 2012

 

Publicité
Publicité
10 décembre 2012

Manifeste

 

 

 

Les jours s’allongent sous l’effet de l’ennui
Voici bien une leçon d’hiver
Croyez-vous la vie de l’éphémère trépidante ?
Toute la journée une larve
Sortir un peu et mourir après la courte fête
Sous l’effet de l’ennui les beaux jours s’allongent
Tandis que s’étrécit la nuit
Rien à voir avec le cours des planètes
Tout qui trotte dans la tête
Toutes lectures de saison
A toi de choisir
L’hiver la Recherche
L’été des poèmes du Japon

 

 

 

© jpr 10 décembre 2012

9 décembre 2012

Commentaires sur Passages

Sommes-nous au complet pour le voyage poursuivre ?
Certes on ne peut pas oublier, mais on esquive
Sans regret, sans regret certes mais avec des visages qui comptent double
Absents, je m’ennuie de vous sans une parole
J’étais tout à l’heure dans une maison tendue de blanc ses murs portaient des images
L’équipage devisait, la maison poursuivait son chemin dans le temps
Des visages qui comptent double. Ils apparaissent précis parmi les ombres du sténopé.
A mon arrivée, on m’offrit un café et, se reprenant, aussitôt un autre, posé près de moi.
-       Pour la dame qui vous accompagne.
-       La dame, quelle dame ?
-       Elle est entrée avec vous.
-       Personne je vous assure.
Histoire vraie, histoire floue, et je ne crois pas aux fantômes.
Je crois aux images sur les murs, à celles que l’on projette avec soi.
Hôtesse, trompée par la mélancolie, qui m’offrit une tasse, votre café était bon.
Mais on esquive, l’équipage sonde le temps. Cette fois éviterons-nous l’échouage ? 

 

 

© jpr le 09 décembre 2012

8 décembre 2012

Passages

Je garderai les chats et l’appel de la concierge - Téléphone!
L’arbre qu’un homme seul protège - des enfants et du ciment
Le garçon différent qui pousse des cris - personne ne comprend
Je garderai l’araignée cache-cache dans les greniers
Un hiver des pleurs, la fin de tous les noëls- dans l’esprit seulement dans l'esprit alors...
Je garderai l’école silencieuse, entre deux mondes - le ciel et la cachette
L’aqueduc, l’eau secrète, le parfum près des ruches - La cachette et le réel
Je garderai les bruits des voisins comme ils vivent très loin et bourdonnent
Je garderai la pente sur le plancher, je garderai chuchoter dans le couloir - dans le noir
La douceur, ma chérie qui tient l’épicerie - toujours, elle me donne
Le chien noir et feu mon ami, le pas des poules à l’étage - souvenirs mineurs mais qui bercent
Je garderai, courir vers la mer souvent si possible - si possible 
Je garderai le vin qui saigne à l’envers et laisse la mort entrer 
Je garderai un vieil homme attentif d’un mot sur les pierres - laisse la mort
Je garderai la déchirure et la réparation, la dernière photo de ce petit garçon
La nuit abattue soudain et la fenêtre à la bouche qui se tord - Laisse la mort!
Je garderai le silence, feu mon ami le chat qui dort dans mes poèmes
Je garderai la poésie comme l’eau après le sable 
Je garderai l’attente et la roche qui tremble
Certain de ne jamais répondre à tes questions
Je garderai mon dernier instant empli de ces passages

7 décembre 2012

Le pas du chien

 

 

Dans les maisons seules
Des femmes guettent à la fenêtre la fin du jour
On annonce la neige
L’horloge boîte
Dans les maisons seules
Tout ce qui craque, le pas du chien, la marche creuse et le piano
Porte de l’ombre, davantage, à chaque hiver
J’ouvre la porte de chaque pièce l’odeur est froide
La fin du jour comme une fuite les habitants des pièces vides y laissent trace
Sur le clavier en deux accords je sais le temps des fausses notes.

 

 

 

© jpr 07 décembre 2012

 

6 décembre 2012

Les feux moribonds

 

 

 

 

J’entends encore toutes les voix du XXeme siècle
Et je me demande aujourd’hui, à l’instant même, qui parle
Qui nous garde d'être seuls et haineux?
Qui nous garde de  Netchaïev ?
Tant pour ce qu’il inspire et détruit
Que  pour tenir l’envie d'aller ensemble et pour bâtir

J’entends encore toutes les voix et la colère

Aller contre mais ensemble
Construire en repoussant l’horizon
Maintenant tous ces feux moribonds sont protégés par des vieillards
Il ne reste que de vouloir défendre la braise contre l’ombre
Ne t’inquiète pas si le souffle me manque
En remontant la rue je me suis arrêté trois fois
La prochaine halte sera beaucoup plus longue

 

 

 

 

© jpr 06 décembre 2012

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité