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Poésie par la fenêtre
1 mai 2013

Le geste du lissier

Le jour et l’heure à la tombée du métier
Je couperai moi-même le dernier fil
Je vois déjà la grossièreté du point  mais sa vigueur
Dans les premières années, sa force
Voir l’homme complet ne nous est pas donné
On peut choisir et s’approcher
Etre soi-même le peintre et le lissier
Quelle prétention, allez !

 

 

 

© jpr le 01 mai 2013

 

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28 avril 2013

Il crie

J’étais colère
Mordu à vif par toute insulte
L’autre dans la rue me crie
Sale vieux
Toute frontière se trouble
Hors des limites plus de corps ni vêtements ni peau
Le temps revient et ceux que j’étais                                                                  
Nous observons l'injure lointaine
L’autre sa bouche crache de la haine à petite écume
Comment peut-il crier ainsi au-dessus du fleuve
Sale vieux
Que j’engloutisse toute colère, toute morsure
Regarde-moi paisible ma vie

 

 

 © jpr 28 avril 2013

22 avril 2013

L'homme sous ma casquette

 

Dis-moi, homme sous ma casquette
Où dirigeons-nous notre pas ?
J'ai suivi la pente et toujours, toujours
A l'arrivée trouvé le petit jour
Dis-moi, homme sous ma casquette
Pourquoi ne pas ouvrir toute grande la fenêtre
Pourquoi ne pas laisser le temps choisir ?
Mes horizons sont à la rencontre des hommes
Les hommes sont-ils à cette rencontre ?
Dis-moi, homme sous ma casquette
Quand tu te grattes le front est-ce
Un peu seulement pour chercher une autre frontière ?
Les atlas sont emplis de Guadalcanal de Zeebrugge
Des monts d'Oural et du fleuve Congo
Dis-moi, homme, et toi, casquette dis-moi
Y pousserez-vous votre chanson vaillante ?
Assis aux places d'orchestre, seul spectateur
Attendant que le spectacle commence
Sans comprendre que sur scène...

 

 © jpr 

19 avril 2013

Enfin, cette chanson

 

 

Le siècle n’est pas à la chanson
Enfin, cette chanson
La vieille chanson est fatiguée
Je ne vais pas en écrire une autre
Les mieux  que moi l’ont colportée
La vieille chanson est fatiguée
Costume de scène en velours noir
Lustré au manche  de ta guitare
Et ta bobine au balancier
Elle a des poches aux sentiments
Que lui montre l’horloge
La vieille chanson est maquillée
Pour attirer les hommes
Et leur mentir il y a plus d’amour
juste l’ennui d’avoir à le dire
La vieille chanson de quand j’aurai vingt ans                                                               
Finalement je l’ai oubliée
Vingt ans c’est quoi même pas …
Je ne vais pas en écrire une autre
Pour vous poursuivre dans le noir
D’ailleurs vous ne fumez même plus
A quoi bon rester les yeux au plafond
En attendant que ça valse
En attendant que ça vienne
Je ne vais pas en écrire une autre
Le siècle n’est pas à qui contemple
Le siècle n’est pas à la chanson
Enfin, cette chanson
La sonnerie d’un téléphone
Joue avec le temps avec mes nerfs
Va tout est inclus dans le forfait
Le siècle n’est pas à la chanson
Enfin cette chanson

Voilà c’est dit
Et puis je m’en fous
Et toi aussi
On perd son temps
Viens boire un coup.

 

© jpr 18 avril 2013

 

18 avril 2013

Passants

 

 

Le silence bordé de dentelles commence derrière la vitre
Le paysage, sans intention accueille des passants
Ils ne sont que leur image, projetée dans le jardin
Ceux qui passèrent un moment, ceux qui vivaient là, ceux que je voudrais revoir et qui ont enjambé la barrière.
Nous sommes des regards et des pensées cherchant à se rejoindre, même si l’instant
n’est plus qu’un rond de verre au bar, effacé d’un chiffon
Amis perdus ne sont pas les plus lointains
Je reconnais leurs rires devant ma fenêtre

 

 

 

© jpr 18 avril 2012

 

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16 avril 2013

Le sens du cerisier

J’aurai encore revu fleurir le cerisier
Sans pouvoir en dire le parfum sinon fleurs et blanches
J’aurai encore senti le fleuve revenir à la vie
Sans me distraire une seconde de la contemplation
Gouttes et vagues suffisent à me tenir
J’aurai encore guetté le retour des passereaux
Sans en savoir le nom ou alors oiseau ou notes soliloque sur une branche
J’aurai encore goûté tous tes fruits de saison
Sans te connaître vraiment, ma compagne
Un jour, je saurai qu’il est temps de comprendre le cœur dans la fleur,
de suivre dans le fleuve le sens des tourbillons,
d’entendre l’oiseau à sa dernière trille. Voici la nuit.
Nous continuerons la marche dans l’obscurité
Un pas, deux pas, une seconde. Bientôt l’été.
Toutes les pierres précieuses devinées sur le pont

 

 

© jpr 16 avril 2013

15 avril 2013

Avec les mots du cimetière

 

 

 

Avec les mots du cimetière
Je me fais un petit bateau
Eternel et vaillant
Cap sur l’étoile du berger
Regret pour ceux qui restent à terre
Avec les mots du cimetière
Je me fais sur la mer une voile
Jamais, jamais je n’oublierai
Le port
Les mains tendues, la joie, les petits drapeaux
Avec les mots du cimetière
Je me fais un voyage au creux des mains
Passent les jours j’y vois toujours l’horizon nouveau
Toujours l’horizon
Le temps le temps, le temps passe
Un, deux, trois
Dans les allées du cimetière
Une marelle la Terre, le ciel, le gravillon
Allons à cloche-pied même-là
En poussant du pied notre caillou

 

 

 

© jpr  15 avril 2013

12 avril 2013

L'autre moitié

 

L’autre moitié

 

 

 

 

Les yeux fermés
Le premier choc des aiguillages
Le wagon sursaute
Quinze secondes à peine
A nouveau le choc, les aiguilles
Poissy
Ainsi depuis toujours
On se déplace ou non on reconnaît les bosses
Les creux
Les bons, les affreux
La sourde oreille du temps à vous changer la vie
Nuits de plafond incertaines nuits
On sait, l’heure de la ronde, l’heure du laitier
L’heure du défunt, la naissance du cri
Les yeux fermés
Je reconnais sa place dans le lit
L’autre moitié du monde
Avec la Seine, tremblante  noyée

 

 

 

 

 

© jpr 12 avril 2013

7 avril 2013

Gisant

Sagamore, vous devriez écrire un poème visité
Comme la tombe de Victor Noir
De petites ligues en voudraient à son lustre
Des admiratrices le feraient briller
Nous aurions la paix pour dire du Verlaine et boire du café
Ce soir, je me sens léger
Un poème, voyez-vous, Sagamore,
Entouré de barrières pour cause de scandale
Ou de trop grand bonheur
Vous pourriez l’écrire en dormant
Etre vous-même gisant
Chevauché par la muse.

 

 

© jpr 07 avril 2013

6 avril 2013

Celle qui manque

 

 

  

 

Après la fête quand l’herbe est mouillée
Le matin n’est pas loin
L’été débute et s’achève avec des chants d’oiseaux
J’en sais assez pour fixer la date autour de la Saint-Jean
Mais celle qui manque manquera
D’un air joué à deux soudain on cherche la partition
Celle qui manque, celle qui manque manquera
Celle qui manque manquera
Chuchote, parle, crie, profère
Cesse tes imprécations
Tout reste à faire inachevé
La porte entrebâillée
Le pas avant le seuil
L’espoir malgré le deuil
La sonate sans la dernière note
Mon ami l’attente a commencé
J’entends marcher je crois dans l’herbe humide
Celle qui manque manquera

 

 

 

 

 

© jpr  avril 2013

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