Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Poésie par la fenêtre
4 avril 2013

Sur la vitre

 

 

 

Fragments de vie sur la vitre du wagon
Le long de la quatre voie
En suivant le métro aérien
Près de cette petit campagne de trois jardins
A la sortie d’Asnières
A quels contours sommes nous réduits
Dans la vitre d’un panneau publicitaire
Ou
Sur les écrans de surveillance
Tous les corps en passage regardent dans le vide
S’espérant plus loin. Déjà arrivés.
Seuls quelques jeunes gens signent le temps
Avec de la peinture, avec des coups de lames
Gravent les fenêtres, avec de la fumée
Signent le temps dans la voiture de tête et passent

 
Depuis le pont j’observe la rame
Une femme debout observe le pont
D’autres voyageurs regardent par ici
Souvenirs passagers silhouettes captives
Aux reflets, dans les vitrines, sur les balcons
Chaque train les retient
A chaque train reviennent toutes mes disparues

 

 

 

© jpr 04 avril 2013

 

Publicité
Publicité
3 avril 2013

Le poème de commande

 

C’était un poème de commande
Avare de ses mots, terrible et précis
Il parlait du sens de la vie
Mais personne ne voulait entendre.
Tous les grands y étaient
Amour, amitié, solidarité
Beaucoup de petits aussi
Attention, affection, présence
Auprès d’eux, mobilisation indignation, valeurs,
Faisaient entendre leur volonté.
Le poème de commande
Ne trouvait pas de lecteur
Le sens de la vie se perdait.
Alors son auteur écrivit,
En lettres d’or, Argent.
Et le poème fut déchiqueté.

 

 

© jpr 03 avril 2013

31 mars 2013

Le temps dans la rue principale

Le temps est là dans la rue principale
Je marche avec mon étrange moi, mon étranger
Celui qui me pleure à l’oreille
Celui qui tourne mon regard vers les flamboyants
Tout ce qui est rouge et ruisselle à la rivière
Je veux dire l’aurore en mai
Je chemine sans savoir ce qu’il aurait à me dire
Ma conscience est son lieu son toit sa voix
Mais il ne parle guère ou alors par énigmes
Parfois je voudrais rire mais je ne ris pas
Voici qu’il referme la cage et je vous vois partir
Et je vous vois de loin
Avant, que se disait-on qui fait peur à l’enfant ?
Mon étranger, tais-toi, écoute-moi
Le temps est là, dans la rue principale
Je vais, je viens, je te berce et j’attends
Ecoute la chanson qui vole

 

 

© jpr 31 mars 2013

30 mars 2013

Sans compter

 

A la vie, et à tous ceux qui s'aiment

 

Ce soir, pas de poème
J'écoute le nocturne
Le poids casse sa corde
Cache les miroirs
Arrête le balancier
J'entend tinter l'enclume
Au piano la note claire
Ce pourrait être un soir
Tout contre moi ton coeur
Comme Frédéric inscrivit sur la nuit
Je suis le pianiste porte le regard
Au-dessus de toi
Toutes ces étoiles ne les nomme pas
Compte une à une  et recompte
Les minutes entre nous
C'est l'enfance des mots
Ils sont ce que l'on dit
Demain je verserai le thé
Tout contre moi ton coeur
Et je compte une à une 
Les minutes, les notes
Ce qui nous reste ensemble
Une tasse de thé
Au ciel, une nuit sans compter

 

 

 

 © jpr 30 mars 2013 

 

 

29 mars 2013

Amirages

 

Amirages

 

 

 

J’aime venir en vos jardins
Quand vous posez contre la buée votre front
Quand vous faites sur le carreau de petites lunettes
Voyez de grands diables sous les pommiers
Courir en jouant vers la vallée
Un instant, un éclair, un mirage,
Voyez les grands diables
Lorsque je traverse l’avenue de Suffren
Beau quartier
Toujours je ris en vous croisant à bicyclette
Un instant, un mirage, un éclair
Lorsque vous saluez, sonnette et main levée
Que faites vous-là, qui passez ?

 

 

 

© jpr 28 mars 2013

Publicité
Publicité
28 mars 2013

Un chiffon

Avec des petits chiffons colorés
J’attrape le matin des poèmes
C’est difficile de les garder
Sans leur couper un peu les pattes
Chiffon rouge, chiffon vert, chiffon de dentelle
Chiffon de tartan aux jambes de bonhomme
Pour finir, chiffon en peau de vous savez quoi
En peau de chagrin
Ce matin, un quatrain ne faisait pas la maille
Je l’ai libéré
Depuis, il tourne en rond
Il finira bien par se faire prendre
Un court texte pris avec du noir
Il commence et s’achève par le même mot
Espoir.

 

 

 

 

© jpr 28 mars 2013

26 mars 2013

Plaintes

 

 

 

La porte gémit
Personne ne m’ouvre. Je ne sers à rien
Un clou à l’intérieur
Geint
Ils m’ont planté là, je ne sers à rien
Je veux m'arracher
Une corde autour d’une poutre
Là dans le vide, de droite, de gauche
Par un petit vent de fenêtre. Frise
Je ne serre rien. Je me sens nouée.

Il vient. En hâte.
Les gonds protestent. Ouvrent la porte
Grincent et ferment.
Sur le clou pose son chapeau
Autour de son cou la corde
Saute dans le vide. Hop. Vite
Avant de mourir il ouvre la bouche
Une dernière fois
Le dire enfin.
A quoi

 

 

 

© jpr 27 mars 2013

 

24 mars 2013

Bleu est un équilibre

Bleu est un équilibre entre mes certitudes et le doute
Plus loin que bleu c’est la départementale 940
Plus loin encore, vers les Combrailles, bleu revient
Mais il porte des profondeurs de forêt et du givre
Ciel n’est pas, on le sait, je m’y perdrais
Ciel n’est pas mais je veux croire qu’après
Continue la poésie
D’ailleurs rien ne ressemble davantage à bleu
Qu’un poème emporté par le ruisseau
Qu’une fumée au Lac Ministuk
Ou sur la Rivière-Eternité
Ou ma chanson d’avant mourir chaque fois que la nuit monte.  

 

 

 

 

© jpr 25 mars 2013

 

23 mars 2013

Second jour du printemps

 

 

 

Il n’était pas sept heures
Au second jour du printemps
Sept heures au jour
Aptes passants rares passants
A contempler ce jour
Comme les rues prêtes au vide
Attendaient le chaland
Sept heures avec la Seine
S’y pose un goéland
Sept heures sonne la collégiale
Il faudra bien tomber la brume
Il faudra bien compter ce temps
A l’autre bout du pont
Ce pouvait être toi
Ou l’ombre d’autres femmes
Ce pouvait être toi
Au second jour du printemps

 

 

 

 

© jpr 23 mars 2013

21 mars 2013

Secret familier

 

 

 

Ne pose pas sur ta tête l’oiseau qui t’a chié sur l’épaule
Il est dans les airs la liberté, dessinée à la plume par un graveur ancien
Il ouvre par son chant le printemps, te voici enfin réchauffé
Il peut beaucoup pour ton bonheur
Mais, ne le pose pas sur ta tête
Laisse-le dans le décor
Laisse-toi glisser au fil de la rivière, tu en verras bien d’autres
Maintenant cherche l’oiseau muet, l’étranger, la silhouette, l’ombre en toi
Laisse l’hôte secret écrire à ta place. Vois.

 

 

 

 

© jpr 2013

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité