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Poésie par la fenêtre
21 décembre 2012

C'était bien

C’était bien.
Il y avait des femmes et des hommes
Ils allaient leur chemin
Simplement, avec leurs habitudes
Avec leur soucis, avec leur joie
Avec leur fraternité
C’était bien
Un pays attentif et solidaire
Plein d’émotion

C’était bien

Maintenant depuis les trains, je vois passer le paysage
Les forêts, les villages, les maisons de granit
A chaque passage, à chaque aiguillage
Je pense à toi, je pense à vous.

 

 

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18 décembre 2012

Un poète secret

 

 

Vous êtes sorti du lycée après votre cours de grammaire ancienne
Vous avez remonté à pied le boulevard vers le marchand de journaux
Une fois de plus, il vous a dit que rien ne presse
Vous avez acheté le Canard et su, à palper le papier, la force des mots croisés
Vous-vous êtes assis à la terrasse du café pour commander
Vous êtes un poète secret mais personne ne le sait, c’est votre force et votre tourment
Lorsque vous signez la nappe au restaurant, on vous fait payer le nettoyage avec rictus
Lorsque vous traversez la rue, vous devez prendre garde aux autos qui vous ignorent
Pourtant, lorsque nous lisons vos poèmes, nous avons des émotions secrètes
Nous portons des larmes cachées, des bouffées discrètes d’espoir et, l’on m’a dit, d’émoi
Un jour, vous sortirez de l’anonymat pour devenir vous-même, sur la scène d’un théâtre du vingtième.
Il n’y aura qu’une poursuite blanche sur votre silhouette, la poussière y jouera avec l’ombre
Quelques spectateurs seulement resteront (les autres s’excusent, ils n’ont pas pu)
Ce sont autant d’amis, silencieux parmi vos textes et bien saisis du paradoxe :
entre écrire à l’abri du public et l’urgence de dire, ce n’est pas celui qui écrit qui peut choisir.   

 

 

© jpr 18 décembre 2012

17 décembre 2012

Menottes aux pains

 

 

Menottes aux mains, le boulanger fait moins le malin
Aussi, du pain au feu de bois, en pleine prohibition
Quand on en fait de l’électrique !
Du bon pain atomique, qui ne pollue que deux fois
Une fois cent ans lorsque tout saute
Une fois vingt mille  (si accident majeur seulement)
Il rejoindra dans leur cellule tous les mitrons
Les vendeurs de pizza sur la place
Les ouvriers brûleurs de palette
Les Kaiowa, les Nandeva et les Mbya
Que l’ironie me tue à petit feu
La Terre en faits divers
Oh, Guarani, la Terre sans mal ?
Sans feu, sans homme, paradis vert.

 

 

 

© jpr 17 décembre 2012

13 décembre 2012

Je préfère la valse

 

 

 

 

 

Je préfère te quitter sur une valse
Sur la route sous la pluie
Je préfère la valse
Chemins creux, de bocage en caillou
Maintenant je préfère la valse
Découper dans l’image un nuage perdu
A cinq heures au-dessus du village
Et le cri  d’un oiseau entre chien et fumée
Entre nous, je préfère la valse
Rien de simple, au départ, se quitter c’est un art
Trop de ponts, trop de pierres, trop de fleurs
Trop de maisons ouvertes
Je pourrais te quitter par un mot, une lettre
Je préfère la valse
Au-dessus du pays parmi les froids, le Nord
Je reviendrai danser
Au-dessus de la Gartempe, à Saint-Victor
Au plus creux des forêts, à la pierre qui tremble
Je reviendrai danser
Rien ne bouge, rien ne dit
Un matin de décembre, rien ne tremble
Ce sont de vieux pays
Aujourd’hui on se quitte trop vite
Pas le temps d’observer notre petite peine
Se perdre dans le bocage
J’y étais, n’y suis plus
Je préfère la valse…

 

 

 

 

© jpr 13 décembre 2012

 

12 décembre 2012

Les seules maisons vides

 

 

 

Les seules maisons vides sont des maisons neuves
Le long des lignes, elles poussent sans histoire
Un immeuble ôte désormais sa couleur à la ville
La maman de l’architecte s’est flinguée le caisson, dit-on
Enfin, je le dis
Les maisons vides tournent le dos au temps
Demande-toi un peu ce que tu fais-là, carcasse
On ferme les quartiers d’une barrière
Où sont nos brins d’herbe, où sont nos bagnoles pouraves
Où sont les fâcheries d’avant l’apéro, où sont les retrouvailles ?
Les maisons vides se livrent clé en main à la sortie du catalogue
Ce n’est pas mon problème. D’ailleurs qu’est-ce qui fait problème ?
De quoi parle-t-on ?

 

 

© jpr 12 décembre 2012

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9 décembre 2012

Commentaires sur Passages

Sommes-nous au complet pour le voyage poursuivre ?
Certes on ne peut pas oublier, mais on esquive
Sans regret, sans regret certes mais avec des visages qui comptent double
Absents, je m’ennuie de vous sans une parole
J’étais tout à l’heure dans une maison tendue de blanc ses murs portaient des images
L’équipage devisait, la maison poursuivait son chemin dans le temps
Des visages qui comptent double. Ils apparaissent précis parmi les ombres du sténopé.
A mon arrivée, on m’offrit un café et, se reprenant, aussitôt un autre, posé près de moi.
-       Pour la dame qui vous accompagne.
-       La dame, quelle dame ?
-       Elle est entrée avec vous.
-       Personne je vous assure.
Histoire vraie, histoire floue, et je ne crois pas aux fantômes.
Je crois aux images sur les murs, à celles que l’on projette avec soi.
Hôtesse, trompée par la mélancolie, qui m’offrit une tasse, votre café était bon.
Mais on esquive, l’équipage sonde le temps. Cette fois éviterons-nous l’échouage ? 

 

 

© jpr le 09 décembre 2012

7 décembre 2012

Le pas du chien

 

 

Dans les maisons seules
Des femmes guettent à la fenêtre la fin du jour
On annonce la neige
L’horloge boîte
Dans les maisons seules
Tout ce qui craque, le pas du chien, la marche creuse et le piano
Porte de l’ombre, davantage, à chaque hiver
J’ouvre la porte de chaque pièce l’odeur est froide
La fin du jour comme une fuite les habitants des pièces vides y laissent trace
Sur le clavier en deux accords je sais le temps des fausses notes.

 

 

 

© jpr 07 décembre 2012

 

4 décembre 2012

Passage de qui sommeille

 

 

 

Ce que tu as à dire
Toi qui  captures le ciel à travers les racines
Sans regret vraiment je présume
Moins que nous c‘est certain
Ce que tu as à dire encore me plaît et je l’écoute
Nous le rire et le vin et ta venue nous manquent
Toi tu as fait le tour et tu connais
Toi parmi les absents, je guette tes pas, je te cherche
Au milieu des foules et dans la solitude
Une phrase, un mot, un accent soudain
Je te cherche, je me cherche près de toi
Parfois la musique me renvoie une note précise
Une note suffit c’est ta voix
Une note, un fil, un trait, une silhouette
Te voici devant la porte qui racle un peu le sol
Entre et prends-moi dans tes bras
Redonne une forme au temps, toujours semblable désormais

 

 

 

 

 

© jpr 4 décembre 2012

 

3 décembre 2012

Cerné

 

 

Quel est l’itinéraire le plus rapide
Pour se rendre ?
A qui pourrais-je me rendre ?
Entre Saint Lazare et Cluny
Millions de pas perdus
A Châtelet, une pluie acide et tendue
Comme être regardé par la foule
Dans une vitrine de Noël

 

 

© jpr 03 décembre

2 décembre 2012

Encore incube

 

 

La nuit, je pense à vos nuits
Mais vous pensez-vous à vous-même ?
A vous pensez-vous ?
Contre votre joue posez-vous votre main douce ?
Posez-vous votre main sur vous ?
La nuit, je murmure le long des lignes du parfum
Votre nom la nuit succombe
C’est un soupir contre les voiles
Le Sud souffle à la fenêtre
Silence la chambre sombre
J’entends aussi que l’on ronronne
Ou c’est le chat
Ou c’est un rêve bien à vous

 

 

 

© jpr 2 décembre 2012

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