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Poésie par la fenêtre
30 novembre 2012

Trois minutes, oui

L’immortalité ?
Ah, non, je n’y suis pas prêt
Trois minutes, oui
L’une pour saisir l’urgence dans un pot de crayons
Pour courir les yeux fermés à la fontaine de Mazeirat
Pour passer vous voir et vous trouver à table
Cette première minute à vous dire la lueur, les routes mouillées
À retrouver ton portrait et donc ton sourire
À reprendre notre conversation

L’immortalité, je n’y suis pas prêt
La seconde minute
Indolente suspendue dans la canopée
Elle emprunte soudain le contour des vallées
Elle voit au loin la montagne d'Ecosse, nos marches lentes
Elle voit l’eau des lacs
Elle arrive en Italie par le Mont-Cenis
Sa luge nous porte au-dessus de Venise, vers Parme
Elle nous dépose devant l’Alma Mater, à Bologne

L’immortalité, je n’y suis pas
La dernière minute sans me retourner
Riche des pages lues, des pages blanches
Riche des amours, riche des mots tendres
Riche d’un baiser sur ta tempe
La dernière minute, l’entrée du train en gare
Les amants sur le quai, les souffles retrouvés
Avant, juste avant que leurs bras se referment

L’immortalité
Trois secondes encore, oui. 

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