Si j’étais un chien errant,
j’irais plutôt errer là-bas, dans les jolis quartiers
Si j’étais un papier gras,
j’irais graisser des terrasses opulentes
Enfin, si j’étais une fenêtre murée, un éclat de verre, des choses innommables derrière une palissade, si j’étais un cri peint en noir sur les murs de l’immeuble, si j’étais une carcasse de voiture, la trace toute neuve d’un incendie, j’irais bien prospérer au cœur du Marais, dans le seizième ou le cinquième, au pied des limousines, sur la Promenade, en haut des marches de l’Escalier, j’irais même bien souiller ton jardin
Mais, mais, mais, mais, voilà, je ne le ferai pas.
Je ne le ferai pas, personne ne s’en étonne.
De ce côté-ci de la Grande muraille, haute, haute, haute, que l’on ne voit pas, même de la Lune, je peux errer, graisser, murer, éclater, perdre mon nom, m’incendier et charbonner de cris tous les murs, je peux me relever de la souille et m’étendre partout.
Personne ne s’en étonne.
Personne, ni l’eau, ni le vent qui, par ici, ne sont pas les mêmes, pour ce qu’ils charrient, pour ce qu’ils emportent et tant te répugne.
Là-dessus, je me tire, tous ceux à qui j’en parle en ont une opinion.
Pas toi ?