Marée haute
Ma maison craque de présences invisibles
Elle parle de la marine à voile
Des bateaux en bois
Des corps fatigués
Elle craque et murmure.
Tant de silence dehors !
Ma maison craque de présences invisibles
Cette compagnie fait vivre la nuit
Je pense aux ports à des heures d’ici
Les élingues, les phares et balises
Le clapot contre la coque, à quai
Ma maison ancrée sur la colline craque
J’entends parfois un chien vers la ville
Lui aussi a le nez au vent
Une mobylette est passée à l’instant
Je suis sûr qu’elle était bleue
Sur le porte bagage, un cageot
Trois bars, une araignée, un lieu
Le marin rentre après la marée
Pourtant ici, en pleine terre ?
Ma maison craque d’ennui de la mer
Et tire sur son erre.
© jpr 2011
Marée haute est extrait du recueil "l'Elan d'une passante". Publié dans les Cahiers du Champ secret.