Promenade en barque, en paroles, en autobus
Toi qui lis ce poème et lui donnes ta voix
Tous les ponts, toutes les routes rafistolées
Celles qui disent la pluie au matin
Ont désormais ta voix et brillent
Tous les regards portés sur tous les étangs
- Leur reflet m’interroge. Où est l’endroit ?
S’expriment par ta voix
Je voudrais t’emmener sur la rivière
Là où elle court libre encore
T’entendre lire
Le tourbillon, les transparences
Est-ce que tu chuchoterais ?
La rivière passe sous une arche de pierre
L’ombre gagne, il fait frais
Est-ce que tu ferais une pause ?
L’eau maintenant profonde et silencieuse
Entre deux parois.
Lancerais-tu ton nom en défi à l’écho
Oubliant le poème ?
Plus loin, sous le soleil, après des larges
Ta voix dans la chaleur
Avec la barque irait s’échouer sous les saules
Tu lirais
Le frisson du pied sur le gravier
Autour de la cheville, l’eau
Simple description
L’herbe rase, la main tendue
L’envie soudain d’une baignade
Tu lirais, restituant par ta voix
Ce que l’instant absorbe
Remous, scintillement, heure éblouie
La vie partout sous toutes formes
Et le plongeon d’un oiseau
Et les mains qui se cherchent
A mon tour revenu à Paris
J’écouterais le poème dans le bus
A longer la Seine
L’instant multiplié des voix
© JPR 9 juillet 2012