Soleil rasant
La lumière des insectes
C’est le soleil rasant
Froisser les herbes bleues
Soulève l’éphémère la mouche de mai
L’idée se forme peu-à-peu
Dans les traces d’où parle la nuit
Mais je suis saisi
L’arbre couché montre
Par les branches en tous sens
Toutes les directions
Les bordures et le clos
Forêt les hêtres, notables de la forêt
Prairie le barbelé perdu sous les lianes
Rivière seule parole du lieu
Elle coupe sur deux côtés l’envie de fuir
L’oiseau christique garde le ciel
Par ses yeux je vois
Forêt, prairie, rivière, multipliés
Je vois ce que je suis
Sous les peupliers, ce que je suis
Echappé à la ronce ce que je suis
L’idée se forme peu à peu
Elle perd l’envie de courir
Petit homme sans patience
Sans intérêt l’oiseau te prête son regard
Pour saisir du bec ton côté minuscule
Les rives du Thaurion chantent
D’un pré à l’autre sur des distances
Ton côté minuscule
© jpr 05 juillet 2012