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Poésie par la fenêtre
5 juillet 2012

Voix de nuit

Créatures d’abysses familières de nos nuits

Il pleut tant qu’elles nagent à contre courant

Dans la rue principale

 

Noir dans l’épaisseur comme une âme

La voix demande où vont les enfants

Sans répondre ils reconnaissent la voix

Tu annonces la pluie, les malheurs

Le vent te porte sous nos fenêtres

 

Noir absolument minuit remonté aux clés d’horloge

La voix précise sa question

Tu annonces le bal, tu portes le printemps

Tu fais rire la femme sur le plaid à carreaux

Elle te pose sur son ventre et le soleil ouvre ses fleurs

 

Noir de la fabrique, noir trouvé sous les mines

La voix demande encore mais les enfants passent

Tu vis dans la maison du village vide

Tu parles aux anciens

Tu parles à Mamé Paturon qui attend la mort et vibre

 

Noir renoncé par les peintres

La voix annonce le temps

Les enfants insistent

Tu restes près des corps vacants leur seule compagnie

 

 

Voix familière

Tant que durent les piles

Dans les villages du pays vide

Annonce les nouvelles pour l’oiseau et le loir

Corridors, porte ouverte

Voix portée sur les ondes

Sentinelle, seule sentinelle

Réchauffe la nuit parfum de cigarette

 

 

© jpr le 06 juillet 2012

 

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