Aleph Beith
Il est presque cinq heures
C’est déjà l’été
Ceux qui habitent le jardin
S’appellent
La vallée se camoufle en forêt
Des maisons s’y cachent
(Une ville même, je crois)
C’est déjà l’été
Pour lire ici
Je nomme initiales du jardin les arbres
Je nomme voyelles les toits rouges
Je nomme consonnes les ardoises
Je nomme chanson des matins
Le chœur des siffleurs, la colline à plume
Et qui piaille
Je nomme joie des martinets
Leurs poursuites
Ceux qui dorment en volant
Troupes serrées
Je les nomme idées du rêve
Ce qui s’écrit ce matin est une source
C’est l’attente du lézard
C’est la martre en alerte
C’est l’envie de me coucher dans l’herbe
Il est six heures à présent
Mes pensées imitent les arbres, les toits
Imitent le matin, sont troupe serrée
Idées du rêve, cris au plein vol et de plaisir
S’élancent par le pays
Remontent la rivière
Issoudun, Orléans, Chartres
Les toits de la collégiale
Entends par ta fenêtre
Idées du rêve, cris du plein vol et de plaisir
© JPR 4 juillet 2012