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Poésie par la fenêtre
14 juillet 2013

Le pigeon (10)

Le Roublon me dépose place Clichy. Ce n’est pas le service prestige, mais j’apprécie le geste.  J’ai bien envie d’une petite étape de repos, moi, car ni Anna ni ses copains ne sauront jamais tarir le flot de questions qu’a déclenché la rencontre avec Bourras. Je ne sais plus qui est suspect, et qui ne l’est pas et qui le sera. Ce que je sais je l’ignore, comme d’avoir compris que les services secrets américains nous surveillent. Dites-le vous pour vous même et regardez la différence dans la rue, dans le bus et même dans l’ascenseur, à moins d’y être seul : tout le monde surveille tout le monde et chacun peut être celui qui vous épie. Etait-il dans les intentions de l’inspecteur de nous laisser monter la mayonnaise parano ? Les Américains, les Anglais, les Grecs et je ne sais quelle brigade d’assassins sont à mes trousses. C’est une information peut-être, une menace ou un avertissement. Bourras se tient-il prêt à compter les points, va-t-il agir ?

Le cassoulet des frères Lamarre me remet dans le jeu. Fred Lamarre et son jumeau font une cuisine de famille, haricot tarbais, canard comme au temps de l’ancien, saucisse au couteau. Magnifique. J’arrose avec un Cahors de Mathieu Cosse. Bon choix chez les frères. J’appelle Fred :

-       Tu m’en mettras une grosse boîte  et deux petites

-       Des ennuis ?

-       Non, c’est juste professionnel…

Fred a deux qualités. La première c’est son frangin, la seconde, la discrétion. Il me fait sortir par l’arrière-cuisine.

Je me sens mieux après le repas, plus détendu d’avoir sur moi le SIG-sauer. Une arme éprouvée, fiable, pour ainsi dire consciencieuse, en calibre .45, avec les munitions.

Bon, ça n’arrange personne de me savoir enfouraillé ? Beaucoup de pourquoi dans cette affaire de pigeon. J’espère que tout le monde suit.

Article 1. Protège-toi

Article 2. Prépare tes arrières

Article 3. Si certains te confondent avec le volatile éponyme de cette histoire, c’est que tu as bien travaillé les deux premiers articles.

En remontant de Clichy à la rue Damrémont, je pense que la France est un pays épatant, après tout, financer le service de Bourras n’est pas un luxe vain, même si personne ne le déclare en questions préalables à l’Assemblée nationale. 

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