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Poésie par la fenêtre
4 juillet 2013

Le pigeon (5)

Je vis au jour le jour – Qui sait ce que le lendemain nous réserve

Odysseus Elitis

 

Ecouter Angélique Ionatos dire et chanter I néfèli, c’est entendre Anna.

Pour parler en un temps chaotique il nous faut des munitions.

Pour ceux qui ne connaissent pas la voix de la chanteuse, c’est très particulier. Je ne peux pas leur expliquer autrement que par le son de l’eau qui se retire sur le sable et, je prends une image modeste, qui va bien pour un petit patelin comme ici : par la chaleur, la nuit, près du feu, sur la plage, et de se parler bas à l’oreille, en dansant serré aussi. Je vous dis que, Anna,  j’aurais pu l’aimer au premier regard, seulement, voilà, on n’est pas dans une histoire qui va très vite. Il va falloir attendre. Ceux qui s’ennuient sont déjà partis. Les autres patientent. Je ne veux punir personne, mais il faut qu’on parle : il  y a parmi vous des esprits critiques, qui me harcèlent à propos de détails, comme la couleur des espadrilles du jeune grec. Je ne pouvais pas vous demander de lui enfiler des santiags, pour le voir rouler du cul sur le boulevard, façon Macadam coboille, ou des doc martens dix yeux couleur yellow (pas du tout son genre), ou encore, et même Demis Roussos aurait l’air empêché là-dedans, des moon boots en gazon vert, poil synthétique,  ou pire encore, des spartiates  en pneu.

C’est vrai que l’époque n’est pas romantique, mais enfin, les lecteurs n’ont pas à se mêler du récit. C’est l’avantage de la web-écriture, on peut quitter. Tandis qu’avec un bouquin, va lui dire à l’auteur que des espadrilles bleues c’est pas la classe. Le bouquin, tu l’as payé, tu l’as !

Maintenant, je vais être obligé de faire un virage, pour revenir au récit.

Anatolios, on lui colle  une paire de chaussures en plastoque, noires avec fermeture éclair au-dessus, modèle indestructible, et pas chères les deux. J’en ai bien eu moi. Est-ce que ça m’a empêché d’être un héros de roman ? Non, et je peux le prouver.

Alors une deux, une deux, mon petit grec on avance. Je te plains : avec des pieds genre scaphandrier, ça sera pas pratique pour le sirtaki, mais voilà on n’est pas là pour s’amuser, il paraît. Encore une remarque comme ça et je ferme la boutique. Tout le monde habillé en kaki et on défile, les lecteurs avec. En avant la musique !

Anna a décidé que mon nom ce doit être Eli. J’accepte, juste pour rester près d’elle et pour connaître la suite.

On a un souci avec nos étudiants. Ils vont harceler les anciens de la junte. De temps en temps, ils sont embarqués par la police. Mais, pas une plainte, pas une main-courante qui les concerne. Moins ils sont poursuivis, plus ils continuent, plus ils s’approchent.

Plus ils s’approchent, mieux ils voient leurs adversaires. Réciproquement, les autres les voient. Ils ne sont pas tous sans défense.

Voilà pour aujourd’hui. Pardon pour le détour par le produit chaussant.

 

Les figurants, vous pouvez vous changer. Tolios, va mettre des mules  ou  desserre la fermeture en attendant demain, c’est pas du tout aéré, tes méduses. Je sais de quoi je parle.

 

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