Ombres
Je vois la gare de l’Est et l’église Saint-Laurent
Les cafés de la nuit pour une rage de dents
Les chères ombres au marché Saint–Quentin
Tous les maux d‘amours vers quatre heures le matin
Les chères ombres au marché à côté
Quartier de la volaille, quartier des légumes en plus
Quartier des gouailles, quartier mon chéri
Boulevard Magenta c’est le bruit du genêt
L’eau poussée le caniveau
Les chères ombres au marché
Avril déjà des lueurs apparaissent
S’il pleut et les trottoirs et les cheveux mouillés
Les yeux de la fleuriste, le rire des bouchers
Autour du comptoir, plus serrés, s’il pleut
Les chères ombres
Je vois la Gare de l’Est , un carré de bitume
Absents, l’heure vous invite, vous êtes un bruit de pas
Saint-Laurent sonne juste
Je vous vois chères ombres
Au marché Saint-Quentin c’est l’heure de la remballe
Bien sûr, le soleil aveugle les pavés, jeu de la pluie,
du printemps
Je n’ai pas besoin de toute cette lumière pour vous voir
Boulevard de Strasbourg, parmi les chères ombres.
© JPR 21 juillet 2012