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Poésie par la fenêtre
13 juin 2012

Matin sans lunettes

P1020064


 

Ce matin n’a pas de lunettes voici qui nous repose

Ce que nous aurions voulu écrire

Il faudra s’en souvenir

J’ai quelques paysages, notes personnelles

Le creux d’un arbre, j’avais dix ans,

D’y contempler les rares passants

De saisir la trace sonore

Un bain de mer, le regard à fleur de vague devant Cogoletto

Un jeune dormeur, vague pêcheur à Rabat

Meknès sans comprendre

Bien rares fragments et de hasard seulement

Mais le matin sans regard oblige à mieux traduire, je le cultiverai

 

Sur le Puy de Gaudy entouré de verre,

des lichens poussent à même la peau des dormeurs

C’est une citadelle et c’est l’hiver, je m’en méfie

 

Je le cultiverai pour l’emporter et le traduire

 

En face, des statues toujours prises

Attendent dans la pierre

Trop de granit, pas de sculpteur

Leurs gestes retenus et les cristaux

Empêchent qu’elles respirent

Sur le Maupuy , à ciel ouvert

Tout un musée de roches

J’y vois bouger des formes

 

Matin sans voir

L’odeur des fougères

Entouré de pins

La pierre retrouvée en grattant sous la mousse

A cinq heures soudain

Tous les oiseaux s’éveillent

 

© JPR 14 juin 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

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