A grands pas
A Gustave Khan
Mes palais nomades
Oh mes libres marines
Longer les franges de mer
A grandes éclaboussures
Libre, libre on l’est aussi à ressentir
Sur la peau toutes caresses
de ton corps du retour des marées, de l’esprit
Libre et plus encore affranchi
Mon pas ne marque plus le sol
Même sur le sable, même au marais
Mes palais nomades
Où que tu te trouves, j’y suis
Le vin au comptoir, rue au Maire
Je le goûte à la Gare Montparnasse
Il me berce dans le train
Je le pisse sur la grève
Il m’en reste encore la lumière
Il m’en reste la forme du verre
Une femme aperçue dans sa transparence
Et le goût du rubis
Et le fruit sous ma langue
Plus jamais tel Achille
Immobile à grandes enjambées
Plus jamais à loucher vers mon ombre
Pour l’avoir devant moi
Mes palais nomades
Quatre murs une table et la fenêtre ouverte
Libre d’origines
Dans mon temps compté libre
Resurgir où me plait
Poète du passé, au présent sur la vague
Reviens battre l’écume
Il est tard
Du couchant, des marines
Il n’est que la mémoire
Au pied de la falaise
Près de ma petite mariée
Il faut que je me serre
© JPR 15 juin 2012