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Poésie par la fenêtre
14 juin 2012

A grands pas

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A Gustave Khan            

Mes palais nomades

Oh mes libres marines

Longer les franges de mer

A grandes éclaboussures

Libre, libre on l’est aussi à ressentir

Sur la peau toutes caresses

de ton corps du retour des marées, de l’esprit

Libre et plus encore affranchi

Mon pas ne marque plus le sol

Même sur le sable, même au marais

Mes palais nomades

Où que tu te trouves, j’y suis

Le vin au comptoir, rue au Maire

Je le goûte à la Gare Montparnasse

Il me berce dans le train

Je le pisse sur la grève

Il m’en reste encore la lumière

Il m’en reste la forme du verre

Une femme aperçue dans sa transparence

Et le goût du rubis

Et le fruit sous ma langue

Plus jamais tel Achille

Immobile à grandes enjambées

Plus jamais à loucher vers mon ombre

Pour l’avoir devant moi

Mes palais nomades

Quatre murs une table et la fenêtre ouverte

Libre d’origines

Dans mon temps compté libre

Resurgir  où me plait

Poète du passé, au présent sur la vague

Reviens battre l’écume

 

Il est tard

Du couchant, des marines

Il n’est que la mémoire

Au pied de la falaise

Près de ma petite mariée

Il faut que je me serre

 

 

© JPR 15 juin 2012

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