παραϐολή Parabole de la Souterraine
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Parabole de la Souterraine
La vie sans parole
Des couleurs sur toute la traversée
Triomphe du couchant contre les nuées
Champ de blé avec orage
Sans parole vraiment
Je ne vais pas te téléphoner
Issoudun apparaît sous la pluie
Prise entre deux feux
L’ouest en bataille, l’est en reflet
Le soleil fuyant l’obscurité
Toutes les vitres, les autos, le goudron
Et les flaques en réponse
La vie sans parole
J’en parlerais bien avec ma voisine
Si elle n’était captivée par un roman
En gare d’Issoudun
Tu sais, le paysage prend soin
D’être semblable à nos lignes de fuite
J’emprunte la rivière
J’emprunte des lisières sous la pluie
J’emprunte une route mouillée
Mais, mon regard se perd en vain
La vie sans parole est aussi
Une vie sans jalon
Ensemble nous aurions
Des points de vue à échanger
A l’horizon
Je le devine le cœur serré
L’homme au vélo aperçu dans la côte
N’est qu’un déplacement de moi-même
Tirant ses propres lignes
D’est en Ouest
Tandis que le train fend la carte
Et te laisse à Paris
J’approche de la Souterraine
Sans un mot de regret
Ce voyage sans parole
Je t’en dédie les pensées
Je t’aime et je t’aimerai
Le silence m’en soit témoin.
© JPR juin 2012