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Poésie par la fenêtre
22 mai 2012

Orage

 

P1000880

 

 

Nous marchons tu le sais entre deux longues colonnes d’orage

C’est pourquoi j’invite l’oiseau à m’apprendre sa chanson

C’est pourquoi je prolonge chaque hirondelle de son sillage dans le ciel

Je change la couleur à chaque hirondelle

Par la chanson de l’oiseau je murmure à ton intention des paysages

impossibles à voir sans être perché sur les peupliers  et qui changent à l’aube

Avant de rouler dans l’herbe, je murmure les jeux dans le pré,

bouton d’or sous le menton, coq, poule, poussin,


Nous marchons entre deux longues colonnes d’orage,

Leurs nuées prennent le souffle au sommet de la côte

Vite, suivons les vols, la couleur au plus près du sol

Vite, fermons dans la remise tout ce qui coupe, blesse, frappe

Il est trop tard pour gagner la rivière, les baigneurs cherchent un abri

Il est trop tard pour les rejoindre, fais leur signe, au moins


Nous marchons tu le sais entre deux longues colonnes d’orage

Ne presse pas le pas

Est-ce l’oiseau blessé qui bat de l’aile, est-ce l’aile qui bat, est-ce le vent ?

Couchons-nous sur le pré, sous l’arbre, où il ne faut pas

Par la caresse de l’oiseau contre nous serré je te montre un paysage

On ne le voit que de très haut qui perce les nuages

Tous deux dans le soleil, le ciel bleu dans le dos

L’oiseau là-bas sous l’arbre entre deux sacrifices


Mais les baigneurs reviennent et les jeux dans le pré

Je suis comme toi l’herbe foulée, le peuplier, le chant de l’oiseau

Je suis la terre comme toi après l’ondée, le murmure et la source

 

© JPR 23 Mai 2012

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