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Poésie par la fenêtre
17 juillet 2013

Loin la banlieue (Le pigeon 13)

Amis lecteurs fidèles du pigeon, bonsoir.

Oncques nous laissâmes nos héros rejoignant la banlieue par la route. Nombre d’entre vous s’inquiétaient, à juste titre et avec raison des possibles sévices que pouvaient leur infliger les passagers d’une automobile noire qui les suivait. Aucun procédé stylistique n’étant en ce moment en notre possession, nous ne pourrons faire de retour sur image pour identifier les sicaires  qui d’ailleurs, se camouflaient derrière des lunettes noires.

Ce seul indice pourrait nous laisser entrevoir que ces escarpes ne sont autres que les assassins de feu le chef de la CIA, mais aussi du restaurateur grec Yorgos Kotsiras.
Ce Kotsiras n’a aucun lien de parenté avec Yiannis Kotsiras, l’heureux compositeur de To Vals Tis Mikris qui se joue à la boîte à musique et qui  va si bien avec les scènes d’étranglement en noir et blanc auxquelles ont pu assister les lecteurs Grecs de votre feuilleton favori Το περιστέρι, censurées en France.

Mais porter des lunettes n’est pas une preuve de culpabilité. Ceux d’entre vous qui pensent avoir reconnu les violents cités plus haut sortent et passent leur tour. En effet, combien d’innocents auraient été condamnés avec de tels procédés qui tiennent de l’amalgame ? D’autant que le coupable à lunettes, les ôtant redevient innocent. Ah !

Après l’avenue de la porte de Champerret, les deux caravelles ont emprunté le périphérique. Roulant à une allure modérée, elles n’ont pas manqué, après l’avenue Edouard Vaillant de prendre la direction d’Orléans, puis de Vierzon, pour faire le plein de gazole du côté de Marmagne.  A 3 francs 48 centimes le litre la station Shell était à l’époque la moins chère de la région, mais les occupants des caravelles l’ignoraient, tandis que nous, nous en foutons totalement (sauf Martine, de Martigues, qui demande toujours des détails à la con qui ralentissent le récit).

Vierzon ? C’est une banlieue bien lointaine, je vous le concède. Mais si on est dans le viseur de  la CIA et du MI6 ainsi que du Ethniki Ypiresia Pliroforion (service du renseignement grec), c’est encore trop proche. Après 408 kilomètres de chaussée carrossable, nos personnages entrent en Creuse, par la Souterraine. Ici l’auteur est agité de scrupules : doit-il décrire tous les Grecs, ce qui nous les rendrait sympathiques, car familiers ? Doit-il attendre, c’était son parti pris jusqu'à présent, que des évènements mettent en avant certains d’entre eux, comme happés par le destin, marchant sur le proscenium à la rencontre de leur sort ?

L’inspecteur Bourras et ses hommes ne se posent pas la question eux, qui postés de nuit à la Souterraine, miment l’indifférence en se fondant dans la foule ce qui, même en plein jour et il est minuit est, à cet endroit, un véritable exploit. Pour ceux qui ne suivraient pas, je leur donne rendez-vous dans la rue principale au moment de leur choix, ils jugeront par eux-mêmes.

Les fiches renseignées par les collaborateurs de Bourras sont précises et détaillées. Ainsi saurions-nous en les lisant quel est l’âge exact, quelles sont les mensurations de nos Grecs et qui couche avec qui.

Les caravelles traversent la Souterraine silencieuse. Anna se penche vers Anatolios et lui glisse quelque chose à l’oreille.

-       Que dit-elle ? questionne Adrian

-       Elle me glisse à l’oreille qu’elle ne s’attendait pas à trouver tant de monde dans la rue à cette heure-ci dans un pareil endroit, répond Anatolios.

Dans les minibus, endormis et endormies, les grecs et les grecques roulent sans le savoir vers Guéret. Alexi Lychnári et Anna tous deux au volant sifflent Fischia il vento (non Martine, je n’ai pas les paroles). Ils ne voient pas l’auto noire qui, tous feux éteints a repris elle aussi la route.

 

Les lecteurs attentifs à la cohérence de ce feuilleton et Martine, qui aime les détails auront été, ce soir, comblés. Les autres protestent en allant se coucher et jugent l’auteur qui facétieux, qui, carrément casse-burnes. N’optez pas amis, attendez. La violence latente de ce récit finira bien par atteindre son acmé et vous serez les premiers à regretter nos flâneries. 

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Commentaires
A
Je ne voudrais surtout pas marcher sur les plates-bandes de Martine, de Martigues, mais pourquoi la Creuse? La Creuse ! L'auteur sait-il vraiment où il nous mène ?
S
L'histoire étant ce qu'elle est, Anatolios ne dit pas la vérité.<br /> <br /> Anna vient de lui souffler qu'en Creuse, la légende veut<br /> <br /> qu'une Limousine apparaisse, ce qui peut changer la donne.
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