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Poésie par la fenêtre
12 février 2013

Train bleu

 

 

 

 

 

Seule la glace parcourue de vent produit ce silence
La nuit invente la nuit et le gel aussi
Le train stoppé dans la plaine attend le lendemain
La nuit invente l’abîme 
A minuit, à toute heure, passe le maître chien pour sa ronde
Comme gisants à Saint-Denis  les dormeurs
Comme gisants  immobiles cinq hommes dans le wagon de queue
Même le pas du vigile, même le chien qui geint rien ne les réveille
Cinq jeunes hommes serrés contre le froid ont trouvé logis sur la voie de garage
Le garde s’éloigne. Il sait.
Vers cinq heures trente ils glisseront du sommeil à l’obscurité, sans un bruit
Ils remonteront leur col vers la ville. Le train longera leur petite file
A 7 heures et six minutes, il entrera en gare de Mantes-la-Jolie
Train bleu avec odeurs de misère

 

 

 

© jpr 12 février 2013

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