L'élan d'une passante
Ce sera ici |
Ce sera ici |
Les plis
Sur les bords de la Glane, les draps tachés, les draps brûlés, les draps souillés de haine,
deux femmes en plein soleil, soigneusement, replient le temps.
Deux femmes suppliciées replient le temps
Chaque pli, chaque pile, chaque passant
Chaque pas sur la ligne du tram à Oradour
Replie le temps
Un oiseau dans les ruines, un volet au vent
Ferment le ban
Les doigts des murs dressés vers le ciel
Les maisons crevées, les maisons exorbitées guettent
Sur la place d’Oradour où le vide prend source
Aucun écho, les rires, les jeux, les gens,
S’imaginent et disparaissent
Sur la place où rien ne s’entend, j’écoute la vie
J’écoute l’effroi
Tour à tour surgissent les chants,
La cour, l’école de filles
Tour à tour, la vie, l’effroi,
les rires les chants, les jours,
les loups les coups, les flammes, les innocents
Soigneusement, deux femmes sous le soleil, replient le temps
Derrière les murs d’Oradour
Deux femmes massacrées, deux femmes seules replient le temps
Et bercent leur enfant
Toujours elles recommencent, toujours elles plient
Rien ne s’oublie
Derrière les murs d’Oradour
Au loin, qui se rapprochent
De Hongrie, de Serbie, aux berceaux d’Europe
J’entends claquer les bottes
J’entends roter la haine
Plus elle se renforce, plus elle crie
Passant, souviens-toi
Tandis qu'elle vocifère.
JPR. Oradour le 10 juin 2012.
(avec l'autorisation d'Emmaüs International)
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
(Déclaration universelle des droits de l'homme. 1948)
Emmaüs International ne cesse de clamer l’urgence de repenser les politiques migratoires,
à dominante sécuritaire, qui tuent chaque année des milliers de personnes.
Le Mouvement promeut la liberté de circulation et d’installation des personnes à l’échelle mondiale.
(www.emmaus-international.org) .
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La chanson "De vous à moi (là-bas)" est dédiée à Assef Hussenkhail.
Elle est écrite avec des mots simples, juste pour dire...
Aujourd'hui, on ne s'étonne plus, on de s'indigne pas d'entendre qu'un jeune homme,
fuyant son pays, puisse être depuis 14 années, sur la route, pour tenter d' arriver un jour "là-bas".
Sa dernière tentative, il voulait traverser la Manche sur un radeau, a échoué.
Merci de faire circuler la chanson
et de contribuer à faire connaître l'histoire d'Assef et de tous ceux qui comme lui quittent tout.
En parler, savoir, connaître, dire et peser sur les gouvernants.
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L'article d'Haydée Sabéran pour Libération:
http://www.liberation.fr/societe/2014/05/08/quatorze-ans-a-errer-et-tu-n-as-rien_1013436
Je vous propose de diffuser le message d'Emmaus international et d'en parler avec vos proches.
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Quelle est votre position sur le traitement des populations migrantes dans notre pays?
Comment comprenez-vous la politique des murs et des barbelés?
Chacun des faits rapportés par la chanson "d'où les gens viennent" est rigoureusement exact. Il s'est produit sur l'une des routes de migration, il a germé (tri ADN) dans quelque cerveau malade. Des images, des extraits de presse peuvent être associés à chaque couplet. Qui ne voit pas a choisi. Deux versions de la chanson dont une sur la musique de mon ami Louis Racine. Je twisterais ces mots s'il fallait les twister...
D'où les gens viennent par JPRAFFEL
Je parle des naufragés
Nageant sur les récifs
Là-bas qu’on réchauffa
Aux plages de Ténérife
Partir n’est pas un choix
Mourir ou s’évader
La vague après la vague
Revoici les convois
La foule à l’abandon
Des femmes que l’on menace
Au Sud d’El Alouina
Là-bas les jours de plomb
Peut-on boire aux terrasses
Quand brûlent les horizons?
Voir sur les barbelés
Des lambeaux de chemise
Bonnets, cheveux et gants
Cette frontière qu’on le dise
Là-bas devant Ceuta
C’est la ligne du sang
Et l’on croit aux Pietas !
Dites-moi d’où les gens viennent
Mais surtout comment ils vont
Ca les regarde où ils iront
S’ils vont
Pas de blé sans racine
Toute la Terre que l’on jardine
Pas d’enfant en exil
A Belleville
Toi mon frère Africain
En marche vers l’Europe
Ici chaque matin
L’œil des distraits des myopes
Ignore la vie qu’on vole
On traque les clandestins
Jusque dans les écoles
Ou comme bêtes de somme
Triés selon leurs gènes
Sinon tombés du toit
Ou noyés dans la Seine
La conscience au tiroir
Le retour de l’Histoire
Tant pis si c’est un Homme
En notre nom voisin
Vois bien où l’on s’égare
La rafle chaque matin
La rafle dans les gares
Mon prochain sur la liste
Qui ne dit mot soutient
Qui n’admet pas résiste !
Dites-moi d’où les gens viennent
Mais surtout comment ils vont
Ca les regarde où ils iront
S’ils vont
Pas de blé sans racine
Toute la Terre que l’on jardine
Pas d’enfant en exil
A Belleville
© jpr.