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Poésie par la fenêtre

23 septembre 2013

Bientôt près de l’automne

 

 

 

 

Bientôt
Pour contempler ma vie
Je m’étendrai près de l’automne
Pensées, douces pensées
Mots d’amour
Souffles à peine prononcés
Paumes ouvertes effleurées
Battements de cils
Lettres, billet doux, tendresses
Remonteront le fil
Murmure et la nuque offerte
Retenez-moi ici sur l’herbe
Un instant
Pensées douces pensées
Doucement près de  l’automne
S’envolent des étangs

 

 

 

© jpr 23 août 2013

 

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16 septembre 2013

Houle

 

 

 

Nous étions sur ton bateau
Ciel gris sans description, sans ordre
Mer grise autant qu’un vent du Nord
Sans regret profonde
Nous étions sur le pont
La vitre du pare-brise à la tourmente
A quoi penses-tu en regardant les vagues ?
Silence du marin
Ciel gris, que le vent roue de coups
Mer grise creusée pour perdre des oiseaux
A quoi penses-tu mon père devant cet océan ?
Sous cette pluie, dans le grain, à quoi penses-tu ?
Il le prononce enfin
- Je ne pense à rien
Ciel gris à froides devantures, aux croupes tenaces pleines d’obscur
Mer froide à paquets  et l’on se secoue
Tenir, tenir au bastingage
La Terre au loin aux cris d’écueils
Rien
Mâchoires serrées
Le silence claquemuré poursuit la houle

 

 

 

 

© jpr 16 septembre 2013

31 août 2013

Change de rivièreToujours bois flotté

 

P1010303 - Version 2

 

 

 

Change de rivière
Toujours bois flotté qu’emportent les songes
Allez !
Tournent s’emmêlent
S’assemblent
Attendent
Ossuaire des songes
Sur la rive
Qu’emportent les eaux vives
Filent sans bruit
Eaux mornes
Avec la crue 

 

Bonjour à tous, 

Retour. Merci, visiteurs et lecteurs qui passiez tout de même. "Le pigeon" s'écrit désormais sans se montrer et reviendra plus tard. Des poèmes, qui sait?

S'ils se posent. Amitiés. 

 

jpr. 

 

9 août 2013

Bonsoir, amis... Salut à tous, merci d’être

 

 

 

P1010601 - Version 2

 

 Bonsoir, amis...

Salut à tous, merci d’être présents.

Ce soir, les brumes montent des vallées. Dans quelques minutes, le silence qui nous entoure deviendra le silence de tous, définitif pour la nuit. Brumes creusoises, merci de m’accueillir.

Que sera demain ? Ce soir, la longue campagne transporte des prisonniers grecs d’un lieu à l’autre. Qu’importent les lieux. Pendant la fiction la vie continue. la nuit se déroule de'un virage à l'autre. Routes solitaires, routes sinueuses, routes noires et balayées d'obscurité. Les phares de l'auto cherchent les routes. Brumes, fonds sombres et solitaires, je pense à vous, amis, tandis que le silence construit ses citadelles. Je perds conscience du temps, il m'emporte, lourde silhouette...Cette histoire grecque est notre histoire, permettez que j'y travaille encore un peu

Je dois hélas vous laisser quelques jours. Le Pigeon continue mais doit se remplumer. L'auteur prend des vacances. Voici, il me semble près de 45 mois qu'il se dit ici certaines choses. Le 31 du mois d'août je retrouverai les touches du clavier. A bientôt.

Amitiés.

 

jpr

 

 

 

jpr.

 Le pigeon

 

cliquer ci-dessous pour accéder aux poèmes

 

  F  Table des poèmes  

 

                         

 


 

 

 

                          
                                                           

                                                             
29 juillet 2013

Apprendre l'inquiétude

Pour vous, la pleine nuit en forêt, c’est peut-être déjà la pire des horreurs. Vous n’auriez pas aimé nous accompagner. Il est vrai que cette nuit du 04 août était particulière, avec ses nuages en longues trainées effilochées qui passaient devant la lune et nous laissaient dans l’obscurité totale ou disparaissaient pour nous laisser dans la lueur défunte. Après les orages de la journée, des brumes montaient des vallées comme d’autant de marais. Nous étions cernés par le silence, il n’acceptait de s’ouvrir que pour un éclat de lune. C’est ainsi que l’on chemine, sans doute, dans les limbes. Pour vous qui avez peur la nuit dans le moindre bosquet, l’immense massif forestier dans lequel nous étions ne vous aurait pas rassuré. Les cris de chouette quand on est terrorisé sont uniquement un rappel de votre solitude : c’est sans danger. Entendre courir, brusquement dans le sous-bois, devant ou derrière vous, au loin ou beaucoup plus près, ce peut-être très désagréable, mais vous pouvez penser à un sanglier, deux sanglier, une harde.

Nous, nous pensions à un monde déterminé à nous nuire et nous savions que cette détermination n’était que de la logique de marché traduite en répression. Etait-ce une volonté, ou même un complot qui faisait marcher les tueurs ou le contrat était-il conclu entre la machine et l’homme lorsque la machine par des additions de 1 et de 0 considérait que tel ou tel nuisait à ses raisons ?

Bourras avait terminé son repas en citant des affaires récentes de disparitions inquiétantes, en nous demandant si nous avions repéré  un visage ou l’autre sur les photos qu’il avait fini par sortir.

Effectivement, deux ou trois visages nous avaient plus que d’autres attirés. Peut-être avions-nous croisé ces visages ou peut-être que non. Qui pourrait dire avec certitude : « je connais ces lunettes », « cette démarche m’est familière », « cet homme a demandé du feu » juste devant moi…Cet homme-là, dans la foule, pas un autre.

Parfois on repère un regard, des yeux croisent nos yeux, une démarche nous captive ou une beauté, homme ou femme, un trait particulier. Saurions-nous les décrire ? Lorsqu’il s’agit de professionnels, qui savent se confondre avec le paysage, comment pourrions-nous les repérer ? Faites l’expérience suivante à une heure d’affluence moyenne : entrez dans un wagon de métro en regardant le sol. Levez le nez et faites un panoramique. Replongez le nez vers le sol. Maintenant, répondez honnêtement : combien de femmes, combien d’hommes, quelqu’un téléphonait-il ? Pouvez-vous dire combien il y avait de chapeaux ? Votre meilleure amie aurait-elle pu être sur une des banquettes, vous tournant le dos, sans que vous la reconnaissiez ?

Bourras étala cinq photos devant nous. La première, c’était Mélina Mercouri elle lui permit de capter notre attention. Les quatre autres, trois hommes et une femme n’avaient rien d’exceptionnel, sauf peut-être un rien qui nous échappait, que nous étions incapables de décrire, mais qui pesait très lourd. Au fond.

 

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28 juillet 2013

La preuve de Bourras

La preuve de Bourras, c’est Bourras. Bourras existe car aucune raison ni cause n’empêche son existence, comme dirait Spinoza. Spinoza n’a pas lu le Pigeon en entier sinon, il saurait que de nombreuses raisons qui portent des flingues s’opposent à cette existence.

 

Bourras n’est pas né tout armé dans les greniers  du 36, quai des orfèvres. Fin connaisseur de l’histoire contemporaine, il exprime très tôt une véritable attirance pour les enquêtes ayant trait aux « Droits de l’Homme ». D’aucuns diront que toutes les enquêtes y sont plus ou moins liées. C’est vrai, la Loi, s’oppose à la raison des violents et protège le faible contre le fort. C’est écrit. 

Bourras aurait voulu être avocat, mais il est devenu flic. Il aurait pu opter pour la magistrature, il a fait l’école de police. Il pouvait devenir procureur, il est devenu inspecteur et ne souhaite pas changer de grade. C’est bien, disent ses supérieurs et quelques messieurs près du ministre de l’Intérieur, c’est un garçon lucide.

Bon, à la tête d’une brigade composée – c’est exceptionnel, d’éléments de son choix, il s’est fait remarquer dans des affaires de petite politique et de grande escroquerie. Refusant résolument le slogan « tous pourris », il a souvent cherché où il fallait, sur information de ses nombreux cousins, informateurs radicaux, recrutés parmi les déçus de l’ascension sociale, déboutés de cabinets, mal servis à l’arrivée d’Untel au pouvoir, bref traîtres en tous genres et prêts à trahir pour nuire, même pas pour de l’argent. Son but, prouver que la classe politique dans son ensemble est plutôt composée de garçons et de filles compétents ou qui savent s’entourer, qui agissent pour le bien commun, au service de la chose publique. Alléluia !

Pour ceux qui mettent les doigts dans la confiture, c’est une autre affaire, pan sur les doigts, direction le bureau du juge. Car Bourras a cette particularité d’être à la disposition, sur leur demande et quand ils demandent, de quelques juges d’instruction qui apprécient sa probité et, il faut le dire, son sens de l’inquisition télévisée. Rien à voir toutefois avec les « perp walks » chères aux Américains, Bourras ne livre pas de l’image, il fait livrer des récits complets de condamnations. Jamais avant le tribunal, toujours après et…je le crois, sans trop barguigner sur les détails.

Ainsi, la condamnation de quelques entrepreneurs de travaux privés sur fonds publics fut elle un motif de réjouissance pour tous les démocrates et les honnêtes hommes.  Les petits à-côtés croustillants de l’enquête déposés sur papier machine à l’intention des grandes rédactions parisiennes firent les bonheurs de dizaines de milliers de lecteurs. Car ces messieurs avaient leurs habitudes chez une certaine dame, qui se faisait entretenir par d’autres dames, venues de l’Est et les entretenait à son tour dans de petits salons coquins des beaux quartiers...La mère maquerelle fut stupéfaite de voir sa clientèle embarquée, en une seule fournée de protestataires, par l’équipe de Bourras, sur commission rogatoire du juge.

La vertu ou les bonnes mœurs n’entraient pas dans les préoccupations premières du juge ou de l’inspecteur mais, parmi les endimanchés qui furent inculpés ce jour là, un bon nombre avaient pris des positions publiques contre la prostitution qui devenait trop visible selon eux, sur les boulevards parisiens. Les escrocs furent condamnés pour de bonnes raisons et protestèrent devant le « déballage nauséabond », par la voix de leurs avocats. Tartufferies pour lesquelles Bourras avait une délectation. J’écris avait, car cette affaire, avec d’autres finit par irriter des personnages irritables et puissants.  Impossible toutefois de se débarrasser complètement d’un type qui avait des dossiers sur chacun et assurément, les ferait diffuser après son trépas, sa révocation ou sa mise à la retraite d’office. Le statut entièrement dérogatoire de la brigade était lui-même le fruit d’un compromis parlementaire, accord discret permettant à une unité de police de disposer de pouvoirs très étendus dans le domaine de la protection des Droits de l’Homme, à une époque où de nombreux députés et sénateurs, de tous bords avaient jugé utile de revoir la règle du jeu, pour protéger la démocratie.

Les lecteurs avisés savent que, bien plus tard, d’autres osèrent parler de « droit-de-l’hommisme » mais, patience, nous y viendrons un jour.

Bourras fut donc mis à l’écart mais pas vraiment tout en n’ayant plus aucun budget mais un peu quand même juste pour acheter des lance-pierres et des taille-crayons.

Alors, il convoqua « ses hommes » (notons que l’on ne dit pas « ses femmes »), disons son équipe et leur donna le choix :

-         Restez, partez, vous n’aurez plus de promotion pour un moment, plus de moyens scientifiques, d’ordinateurs ceux que vous pourrez piquer dans les bureaux du dessous, les bagnoles, oubliez – on prend le métro, le bus et le train jusqu'à à la porte de Champerret. Après, tout à vos frais, primes zéro.

 

Ils répondirent en substance comme une seule femme :

-         On reste !

Tous avaient le cœur gros. En fait non, tous s’en contremoquaient à force de s’en foutre, juste comme vous et moi, lucides absolument et décidés à continuer le combat. Je comprends ces policiers. Ah, c’est vrai, voir trotter un lapin de couloir derrière sa promotion, c’est joli, à cause de leur petite queue blanche. Mais demandez à un lapin d’avoir le courage de ses opinions ?

Maintenant vous en savez davantage, c’est mieux pour suivre, pour ceux qui suivaient. Martine, de Martigues, c’est mieux aussi pour ceux qui ne suivaient pas, car ainsi, ils ont une petite chance, lors du prochain jeu concours du Pigeon.

 

26 juillet 2013

Histoire au menu

-       La CIA, lança Bourras en débouchant sur le chemin, c’est peut-être 25000 agents…

Mes compagnons ne cachèrent pas leur mécontentement de le croiser ainsi en pleine nature, en pleine forêt, en plein oubli des jours derniers, pesants. Pour ce qui est d’être pesant, il était assurément le plus lourd.

-       Question de méthode, poursuivit-il, et ce n’est pas de me voir souvent qui peut inquiéter les suspects. Ce qui est inquiétant, c’est ce que je fais quand vous ne me voyez pas. 

-       De quoi sommes-nous suspects, inspecteur ?

-       Je suis certain que c’est bien davantage mais, avec allez, 25000 agents, 10 milliards de dollars, 200000 employés, la CIA, c’est une assez grosse maison. Vous n’êtes pas les plus suspects. Mais vous intéressez les plus suspects et, de plus, je vous aime bien. Si vous m’invitez ce soir, je vous en dirai davantage. En attendant, prenez, je les ai ramassés pour vous.

Bourras ouvrit l’un des rabats de son panier, plein de cèpes. Chacun passa, qui à droite, qui à gauche du policier, il resta sur le chemin, son panier à ses pieds et frappa dans ses mains pour applaudir notre petit groupe.

-       Vous êtes vraiment enragés… Posez donc cinq minutes vos théories à la con. Repos !

Comme je me retournai il cria :

-       Dis-leur toi, que Bourras est un ami. A ce soir…J’apporterai aussi les œufs.

Il resta un moment, les poings sur les hanches, à se fabriquer lui-même le personnage de Bourras. Lorsqu’il siffla, je n’eus pas besoin de regarder pour savoir que toute la brigade sortait du bois.

Mes amis grecs étaient dans une grande discussion. Certes une de leurs habitudes, mais celle-ci avait un tour très concret :

-       Ce mec, il se fout de nous, ouvertement[1]

-       Il passe son temps à nous guetter

-       Ou à nous faire surveiller

-       Ce qui revient au même

-       Il cueille aussi des champignons

-       Il est assez bavard, on pourrait peut-être en tirer quelque chose !

-       Même avec une longue fourchette…

-       On n’a rien à perdre, puisqu’aussi bien il est toujours sur nous

-       Plutôt crever !

-        Je ne partage rien avec ce type[2]

Le soir même, et je ne saurais dire comment et quand il était arrivé, Bourras était installé, le verre à la main, sous le tilleul.

-       D’accord, il faut se méfier de tout le monde, mais on peut quand même prendre du bon temps…Trois bonhommes en moins depuis votre arrivée dans le coin, ça bouscule la chronique. Encore un ou deux, ils vont être obligés d’embaucher à la Montagne…Vous le lisez ce canard ?

-       Pour les mots croisés et pour les pommes de terre, inspecteur…Il y en a un stock dans la grange.

Adrian semblait avoir sympathisé avec Bourras et Bourras aimait tout le monde :

-       Vous avez tort de ne pas y prêter plus d’attention. Regardez, les petites annonces, c’est passionnant, je commence toujours par là…

Anna l’interrompit :

-       Mais quelque chose me dit que vous n’êtes pas ici pour nous parler des petites annonces.

-       C’est vrai, quelque chose a raison, je suis ici pour savoir qui tire les ficelles, et ce sont de longues ficelles sales, malodorantes, de vieilles ficelles avec un avenir plus solide que le vôtre ou que le mien.

Il parla, sans être interrompu, tandis que la nuit tombait autour de l’arbre. Longuement, il parla. Son enquête, il l’avait commencée dans les livres d’histoire. Ses premiers suspects, l’armée anglaise et Joseph Staline. Le premier cadavre qu’il mentionna appartient à une longue liste tragique. C’est celui d’Áris Velouchíotis, l’un des principaux chefs de l’armée populaire de libération nationale grecque.

Le second cadavre est celui de l’autodétermination des peuples. Bourras montra trois ou quatre lignes sanglantes tracées par les services secrets qui aboutissent toutes au 21 avril 1967, au putsch des colonels, soutenus par les Etats unis.  Le troisième cadavre est celui de la jeunesse et des restes de la démocratie au cours des évènements du 17 novembre 1973 : 23 morts disent les livres, 23 morts de tous âges lorsque les chars évacuèrent l’école polytechnique.

-       Nous connaissons cette histoire, c’est la nôtre, dit Anatolios. Pourquoi prendre tout cette attention pour fouiller ? Merci cependant d’avoir pris le temps…

Autour de nous, la nuit formait une cache. Elle protégeait notre groupe, elle s’ouvrait vers l’espace et les étoiles, le même ciel pensait Nicias, que le ciel de Grèce.

-   Ce qui me passionne, c’est la raison pour laquelle je suis ici, c’est vous. Votre choix politique, la dénonciation pacifique des anciens bourreaux…Ce que peut entraîner un tel choix, et ce qu'entraîne le travail de la justice pour tout ce qui remue dans l’ombre et qui porte une arme.

   

 



[1] - Αυτός ο τύπος, αυτός είναι το γέλιο σε μας, ανοιχτά

[2] Δεν συμμερίζομαι τίποτα με αυτόν τον τύπο

26 juillet 2013

Jouons un peu

Plutôt que les prélèvements, les fioles, les empreintes digitales et toutes les ficelles de la police scientifique, je préfère les méthodes de Bourras et de sa brigade. La planque, la filoche, les cousins, les casseroles, c’est la base de la réussite car le monde est hostile à toute recherche de vérité.  Pour s’assurer une certaine popularité, le policier se doit de vivre avec la population, de participer à ses fêtes, à ses rencontres sportives en un mot à sa vie et, surtout, à sa vie sociale.

Puisque nous sommes en zone gendarmerie, le policier peut observer à sa guise les militaires : immersion, contact, renseignement. Le gendarme va au contact quand le policier est trop en retrait.

Mais pas Bourras.

Un effort va être demandé ici au lecteur et, d’ailleurs, à la lectrice, pour imaginer tout ce que peut faire un policier au contact sans que je sois obligé de le narrer en détail :

Quand il croise un autochtone une première fois, Bourras le  ……. ?(Réponse, Bourras le salue. C’est simple, non ?). Encore une fois, après vous jouez tous seuls :

Lorsqu’il retrouve le même autochtone à nouveau, Bourras le …… ? (Non, Martine, il ne le salue pas, c’est déjà fait. Il le ...Il le reconnaît).

Si, au milieu d’une partie de boules, Bourras est interrompu pour une urgence, il dit à celui qui l’interrompt d’aller ... ?

Si, par extraordinaire, Bourras au cours d’une partie de boule, voit l’autochtone qu’il a déjà salué et reconnu, il touche son… ?

Si, l’homme qui est allé répondre à sa place lui susurre à l’oreille que l’autochtone en question est bien le suspect N°1 recherché par tous, Bourras….

Réponse : ceux qui ont répondu -  « 1 : répondre à sa place 2 : chapeau 3 : Arrête le suspect », ont peu d’imagination. Ils se caractérisent par un ancrage total dans le réel et sont angoissés du moindre changement. Leurs conjoints avouent volontiers qu’un tout petit peu d’aventure leur ferait le plus grand bien.

Ceux qui ont répondu « 1 : je ne sais pas. 2. Je ne sais pas. 3 : je ne sais pas », ne savent pas quoi répondre. Il ne faut pas entrer dans un feuilleton comme celui-ci si on ne veut pas jouer un peu, allez.

Ceux qui ont répondu « 1. Se f…f… 2. Son c…3. L’E. », c’est pas malin, allez faire vos cochonneries ailleurs.

Bon, maintenant, à vous de jouer :

Bourras aperçu plusieurs … qui jouaient aux …Pardon leur dit-il :

-       Puis-je me joindre à …, pour …aux …, moi aussi ?

-        C’est qu’il faut …son… pour jouer.

-       D’accord, qu’est-ce que vous…. ?

-       Une.. , un verre de …et une petite saucisse frite pour la …

-       Ah, ….Bourras, voici qui va nous….A propos, il paraît qu’il se …de drôle se choses par … ?

-       Ah, non,…On n’a rien …, rien …et rien …

-       Mais vous me prenez pour un …, c’est dans le …

-       Je l’ai pas…

-       Moi je l’ai …, mais je l’ai pas …

-       Bon, alors…les …  je me …

-       Ben, et notre…et notre verre de…

Et Bourras s’éloigna en levant son …vers le ….

 

Facile, non ? Maintenant, je vous propose d’écrire tout un chapitre et de me l’adresser.

 

Pour ceux qui sont en vacances en …., où il pleut toujours, où il fait froid et où il n’y  a pas de routes ou de cinémas je vous propose un moment artistique :

 

Dessinez Bourras sur une feuille A4. Scannez-le puis imprimez-le. Cela vous fait deux Bourras : coloriez-les en attendant le retour du soleil. Si vous ratez, vous pouvez imprimer un autre Bourras.

Ceux qui ont répondu « chapeau » à 2, peuvent faire des bulles et faire parler Bourras. Les autres, laissez tomber.

Un concours de dessins de Bourras avec les bulles est organisé. J’attends vos envois !

25 juillet 2013

Merci pour votre courrier

Merci pour votre courrier. Je vous dis qu’il y a là un encouragement, même si parfois certains outrepassent leur devoir de réserve : le lecteur a certes un rôle actif dans le dialogue avec l’œuvre, bien des savants vous le diront. Pour Martine, de Martigues, ce dialogue hélas tourne parfois à la mise en cause de l’auteur.

Oui, Martine, il y a des morts dans ce feuilleton. Non, Martine, je ne suis pas particulièrement cruel, mais il faut bien faire passer un certain message. Les deux affreux qui furent noyés dans la fontaine ou plutôt le puits de type artésien d’une cave de café creusois n’ont pas souffert, je crois, car ils ont été préalablement assommés.

Je sais, Martine, que vous êtes contre la peine de mort sauf pour ceux qui font du mal aux animaux. Si vous avez trop de cœur, ou trop de sensibilité, allez plutôt lire dans un blog sentimental. L’exemple que vous prenez, à propos de la mise à mort des crabes tourteaux ne me convainc point. Ainsi vous écrivez « J’ai toujours beaucoup de mal à faire cuire des crabes vivants, j’ai peur de les faire souffrir. Mais au moins, ils ne se noient pas, eux. Je les mets d’ailleurs à l’eau froide pour qu’ils n’aient pas peur et qu’ils gardent leurs pinces ».  Martine, ceci vous honore, mais avez vous pensé à leur discussion lorsque la température s’élève ?

-       Tu préfères être cuit cru ou à l’eau bouillante ?

-       L’eau froide, c’est mieux, tu sais Sacha, on garde ses pinces, c’est plus présentable !

-       Dit, Omar, j’ai très chaud, pas t… ?

Martine, oui, je me moque et je propose que les autres lecteurs votent pour vous licencier de cette dramatique.  

Par ailleurs, ne me faite pas croire que vous avez lu et compris les frères Karamazov et que vous ne parvenez pas à suivre le Pigeon. Aliocha est autrement plus complexe que notre bien aimé Bourras qui a très peu de surnoms.

Autre lectrice, F., s’en prend précisément à notre inspecteur, sous l’angle de la dérision ou de la menace voilée (vipère, 220 swift). Mesure-t-elle qu’il est le seul à apporter un zeste d’humour à notre chronique ? Soyez indulgente, F. , l’inspecteur Bourras n’a que très peu de bonheurs, petits ou grands dans son existence austère.  Mais peut-être avez vous vous-même du mal à révéler vos espaces mycologiques ?

 

 

Achille et Nicias ont rapporté les deux paquets et des indications pour nous procurer d’autres choses encore, militairement très intéressantes.

Avec le SIG dont je n’ai parlé à personne et les quatre mitraillettes Sten fournies par les Creusois, nous voici à la tête d’un petit arsenal crédible.  Dans une certaine maison en forêt, nous trouverons aussi une cache garnie de grenades et d’un petit mortier avec ses munitions.

-       Tout le monde n’a pas rendu les armes, à la libération, par ici.

-       Eli, chez nous non plus, les armes ne sont pas toutes sorties des bois…

Plusieurs fois déjà, ils m’avaient raconté la guerre que leur avaient raconté leurs parents et, plus que leurs parents, leurs propres recherches avaient confirmé les tractations entre les puissances occidentales et Staline à propos de la Grèce et l’abandon de la résistance à ses propres moyens. Churchill lui-même aurait travaillé à l’écrasement des forces de résistance grecques[1].

-       A force d’être trahis par tous, nous avons appris à faire éclater la vérité à chaque occasion et partout dans le monde…nous avons appris à nous défendre par nous-mêmes.

Anna, je me le suis avoué, était aussi attirante qu’elle était irritante. Son côté « petit manifeste » lui donnait de la force et un certain pouvoir de séduction et aussi un côté gavant indéniable. Au judo, elle était sûrement championne de la prise de tête et gagnait par ippon ou abandon de l’adversaire sur asphyxie. Elle savait (presque) tout sur (presque) tout et (la plupart du temps) la ramenait. J’évitais de l’attaquer de front, mes prises de positions m’avaient parfois valu d’être suspect de « romantisme petit-bourgeois[2] », voire d’être porteur de « délire phallocrate » ou encore d’être un « typique mâle blanc-blanc ». Merde alors, si elles savaient !

-       Alors les insultes, la peinture sur les murs, les procès, c’est terminé ?

-       Nous avons toujours été pacifistes. Cela ne nous a pas empêchés d’être bien préparés.

En effet les mitraillettes Sten furent montées sans recours à la notice et avec dextérité.

-       Andréas a fait savoir que le contact est pris. Elle sera demain soir avec nous. Jean-Marie n’en finit pas d’être accueilli par la maman du flic et pour l’instant, impossible de filer.

Mais oui, Nicias, les policiers aussi ont des mamans. Toi, ta maman, que fait-elle ? A quel étage de la bourgeoisie bien pensante reçoit-elle ses amies ? Est-ce qu’elle vote ?

 

 

 



[1] « En Grèce, le Royaume-Uni et Winston Churchill préférèrent écraser militairement la Résistance locale et collaborer avec les milices d’extrême droite plutôt que de voir le pays échapper à leur domination”. Pierre Hodel. Contretemps, citant Joëlle Fontaine: “de la résistance à la guerre civile en Grèce”. La Fabrique . 2012

http://www.contretemps.eu/lectures/recension-r%C3%A9sistance-guerre-civile-en-gr%C3%A8ce-jo%C3%ABlle-fontaine

 

[2] Voir « Le pigeon en mai »

23 juillet 2013

Un singe à ressort

A force de remonter la clef de la mécanique, le ressort va lâcher. Vous l’avez tous fait, étant gosse. C’était un singe cymbaliste, un cycliste à tressautements ou même (début de siècle) des coquineries pour dames. Vous l’avez remonté, ça tapait, tressautait, vibrolait puis, hélas, un demi tour de clef en trop. Terminé. Déception. Fallait pas en rajouter pour les copains.

On est exactement là. D’ailleurs, qui croyait l’auteur, lorsqu’il lançait des polices secrètes aux trousses de dix petits grecs: ceux qui connaissent l’Histoire ! Bravo !

 Ils sont arrivés,  Achille et Nicias, au rendez-vous précis, le café derrière les pompes à essence, à la nuit tombée. En entrant, ils ont eu le même choc que toi, de se retrouver dans une autre époque. Le patron et son frère ont dit :

-       Bon qu’est-ce qu’on vous sert ?

Exactement, ils ont dit

-       Bon, qu’est-ce qu’on vous sert ? Un demi ?

Achille n’a rien répondu, mais Nicias oui :

-       Juste un bock…

Alors le patron a repris, « j’ai quelque chose pour vous »…

-       Attendez, je vais fermer.

 Nicias a regardé les affiches de fêtes pour demain, la semaine prochaine et il y a vingt ans. Elle a vu les blagues et lu, le hibou qui fait « Hou, Hou » et le perroquet qui  lui dit « là, là ». Elle a jugé  que cela ne lui était pas adressé.

Achille a vu les affiches de camionneur, malgré lui regardé ce que les affiches montraient. Il a jugé que cela ne lui était pas adressé.

C’est alors qu’ils sont entrés, deux personnages du cinéma contemporain, film tourné la semaine dernière, avec des bonshommes à tatouages, un rat sur le bras gauche, un navire sur la poitrine, on le devine au mât qui dépasse sous le t shirt. Ils ont marqué un temps d’arrêt sur le seuil. Le patron a regardé son frère. Le frère n’a pas eu un mouvement particulier. Il a fait passer Nicias et Achille dans la pièce derrière. On aurait dit un petit théâtre bien rôdé. Ils passent dans la pièce, genre on revient, on va se rafraîchir ou quelque chose…

Le patron a fait pour les deux gars :

-       Bon qu’est-ce qu’on vous sert ?

Ces deux arrivants se sont entre regardés. Tous les codes du ciné le proclament : ils allaient sortir de leur dos des flingues dernier cri. Ils allaient le faire.

Moi, j’aime entendre le bruit du fusil qu’on arme. La culasse coulisse dans son logement avec un son tenu, un peu gras, de fond de gorge de fusil. A ce moment, on regarde le métal damasquiné autour de la gâchette.

Fusil de chasse : canon à âme lisse comme celle du frère du patron.

On entend le fusil s’armer, on voit le canon posé sur la nuque du premier inconnu. Dans le même moment, il y a le patron, qui sort, l’air de rien, un Lüger de son bar en zinc.
Les deux cézigues ça leur en bouche une surface : on ose les surbraquer, euxzigues ! 

Si on était dans un roman moderne, il y aurait pan, pan, deux morts frais dans le café. Désordre ! dirait Bourras. Ici, pas de désordre. Le fusil montre la direction. Le Lüger opine du canon. Direction la cave. La ficelle, le bâillon. Le coup de crosse derrière l’oreille. Entendez, la chaîne est ôtée. Entendez, la grille se soulève. Voyez et imaginez durant trois longues minutes à bulles et remous. Deux voyous dans la fontaine où ils se sont noyés.

Le patron dit « J’ai quelque chose pour vous ». Achille et Nicias ressortent avec deux caisses qu’il faut poser délicatement dans la voiture.

 Ce qui m’ennuie, dans notre propos, c’est le partage du monde à Yalta. Vous y étiez ? Parlez de tout ceci aux Grecs.

 

 

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