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Poésie par la fenêtre
4 mars 2012

Les champs d'amour


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Nous nous sommes arrêtés sur l’aire des champs d’amour

Il y avait surtout des champs et peu d’amour

Les gens mangeaient en regardant les gens manger

Le regard fixe dans l’hypnose autoroutière

Ils étaient entièrement voués au voyage

Plus encore, au déplacement.

Tous vivaient au ralenti, l’aire est une parenthèse.

Soudain, ils sont arrivés.

Je ne voudrais pas que ce texte soit trop léger

Mais Elle était aérienne. Lorsqu’elle ôta son caque

Il en fit de même, ils s’embrassèrent.

Le baiser sembla donner une saveur nouvelle

Aux petits pains qui fabriquaient de la sous-couche

Pour  ceux qui les avalaient.

Ce baiser luttait à lui seul contre les lipides

Ce baiser inaugurait l’aire et lui rendait son sens.

Les gens s’entre-regardèrent.

Papa regarda maman, tata regarda tonton

Et Boubouche, me direz-vous ?

Il regarda Minouche.

Papa remonta son jogging sur son nombril

Maman passa la main dans ses cheveux

Tata fit un bisou à tonton. Tonton haussa l’épaule.

Et Boubouche, me direz-vous ?

Il regretta Minouche, alors qu’elle était là.

Le motard remit son casque, sa passagère le sien.

Elle enfourcha la moto en le tenant aux épaules.

Les gens mirent le manger en direction de leur bouche.

La moto soudain prit de la vitesse.

La fille et son motard faisaient salut du pied.

Le manger, un instant arrêté, rencontra les dents.

L’un instant d’après, le jogging redescendit sous le guili.

Les gens mangeaient en regardant les gens manger.

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